lundi 21 décembre 2009

Marc Labrèche Et Son Humour De Cégep

En apprenant que Marc Labrèche allait de nouveau se retrouver à la barre d'une émission de télé qui allait commenter l'actualité, on ne pouvait que saliver; après tout, La Fin Du Monde Est À 7 Heures fut une des grandes réussites télévisuelles du Québec de la fin du siècle dernier.

Toutefois, je crois que le fait de filmer devant un public qui apparaît à l'écran dans ce qui a tout l'air d'être un chalet de ski converti en studio télé nuit à la qualité de l'émission; en effet, Labrèche semble faire ses gags les plus pourris et les plus 'pipi-caca' dans le seul but de divertir son auditoire immédiat, sans se soucier qu'il peut y avoir quelqu'un qui le regarde à la maison, qui le regarde sous un autre angle, qui n'a pas besoin d'attendre que tous aient fini de rire avant de passer à la prochaine blague.

On se rappellera que le direct a aussi tué Rock Et Belles Oreilles lors de leur saison 1994-95, alors qu'ils étaient bien moins drôles qu'à leurs années précédentes, pas parce que les blagues étaient moins comiques, mais parce qu'on en avait moins à la minute, parce que le groupe attendait son public plutôt que de le forcer à le rattraper; c'était en quelque sorte un nivellement par le bas, ce que les gens qui écoutaient à la télé ont trouvé décevant. Et si le meilleur groupe d'humoristes - cinq fleurons télévisuels même à ce jour - n'en ont pas été capables, comment - et pourquoi - Labrèche réussirait-il?

De plus, le monsieur d'un certain âge aux déhanchements malsains semble trop attaché aux personnages qu'il a créés qui ont (peut-être...) fonctionné à leur première diffusion mais qui sont devenus drabes et mornes - que ce soit le vieil anglo 'anti-'separatist' Clifford Montgomery, ou les deux soeurs B.S. de Candiac et leur mère sénile...

Il ne se rend pas compte que sa force réside dans l'imitation de personnages publics, comme les hits que furent Christian Bégin ou le gars de la pub de Shamwow. Encore là, il y en a qui reviennent un peu trop souvent... on pourrait se lasser.

En général, les meilleurs moments de l'émission sont deux parodies de pubs qui durent 15 secondes chacune, et les chroniques d'André Sauvé et de Pierre Brassard (surtout lui!); trop souvent, même Paul Houde est décevant.

3600 Secondes de Sécheresse Grave, plus.

mercredi 18 novembre 2009

Écrire Sa Pensée

Il semblerait qu'encore une fois, aux nouvelles, on ait parlé du fait français au Québec, non pas de l'importance de conserver la langue et la culture qui nous est propre, mais plutôt du nivellement par le bas que l'on fait en acceptant de plus en plus de fautes d'orthographes dans notre société, de l'école au monde professionnel en passant par le monde des affaires et même de la publicité.

C'est une chose d'être inventif et de faire des jeux de mots, il en est tout autre que de tolérer la médiocrité et de viser le plus bas possible plutôt que d'élever le discours (et le public moyen) d'un cran.

Boileau disait:
Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire viennent aisément
Si on ne peut pas épeler les mots comme il le faut ou, pire, si on confond un mot pour un autre, comment peut-on avoir les idées claires? Il y a une sacrée marge entre ''qu'un gars qu'on aime'' et ''qu'un gars con aime'', et ceux qui ne peuvent pas la remarquer n'aiment que des cons - et on revient à récompenser la médiocrité. Ça fait un monde de brebis sans cervelles, de fans du Canadien qui n'a plus besoin de gagner pour faire de l'argent, de voteurs de Parti Libéral quand on a peur d'avancer et d'ADQ quand on a peur des étrangers.

Je ne suis pas le plus grand fan des Cowboys Fringants, mais quand même:
(...) Mais quand je r'garde ça aujourd'hui
Chu donc pas fier de ma patrie
Ça dort au gaz dins bungalows
Le cul assis su'l statut quo

Dans ce royaume de la poutine
On s'complait dans' médocrité
Bien satisfaits de notre routine
Et du bonheur pré-fabriqué (...)

Si c'est ça l'Québec moderne
Ben moi j'mets mon drapeau en berne
Et j'emmerde tous les bouffons qui nous gouvernent!
Si tu rêves d'avoir un pays
Ben moi j'te dis qu't'es mal parti
T'as ben plus de chances de gagner à' loterie (...)

Si t'es content de ce pays
Ben ça mon homme c'est ton avis
Tu dois être le PDG d'une compagnie

C'est ça l'problème de ma patrie
Y'a pas personne pour s'indigner
Contre la fausse démocratie
Qui sert les riches et les banquiers

Dans cette contrée peuplée d'ignares
'Faut pas trop s'rappeler d'son histoire
Ici y'a juste les plaques de char
Qu'y ont encore un ti-peu d'mémoire...

Si c'est ça l'Québec moderne
Ben moi j'mets mon drapeau en berne
Et j'emmerde tous les bouffons qui nous gouvernent!
Si c'est ça qu't'appelles une nation
Probable que tu sois assez con
T'es mûr pour te présenter aux élections...
On a les gouvernements que l'on mérite, c'est plus souvent qu'autrement vrai. Mais il faudrait un leader, un meneur, quelque part, qui se lève et éduque notre crisse de masse épaisse pour nous sortir de cette impasse culturelle, sinon, à quoi bon sauver la culture, si elle se limite à Céline Dion, le Centre Bell et ce que Québécor nous dit d'aimer?

Ici, un post de Matante Fuck Off (que je lis régulièrement), plus sobre et moins négatif que le mien, qui m'a tout de même inspiré cette diatribe. Aussi à lire: les commentaires après ses textes, tout aussi incisifs et éclairés, qui ajoutent souvent au texte même.

Et puisque j'ai versé un peu dans la politique, Monsieur Réponse nous conseille de se tourner vers l'anarchie, quoiquequ'une anarchie assez spéciale...

samedi 7 novembre 2009

Vacciner Les Hockeyeurs En Priorité...

Parce que l'hystérie collective entourant la grippe A (H1N1) ne suffisait pas, on apprend que certains tours de passe-passe ont eu lieu pour que certaines personnes se fassent vacciner avant d'autres. On s'attendrait à ce que des politiciens le fassent, et peut-être aussi leurs amis mafieux et leurs clients favoris de contrats ''no-bid''.

Mais scandale! Les joueurs de hockey des Flames de Calgary et des Maple Leafs de Toronto et ceux des Raptors de Toronto de la NBA ont eu l'occasion de se faire vacciner avant tout le monde.

Réjean Tremblay approuve, Patrick Lagacé pas.

De mon côté, j'approuve aussi.

Les raisons contre, elles sont faciles à trouver: égalités sociales, soigner les plus à risques point-de-vue santé en premier (les enfants, les asthmatiques graves, la veuve et l'orphelin).

Sauf que les sportifs sont également très à risque.

Ils suent ensemble ou l'un contre l'autre, partagent chambres d'hôtels, vols d'avions, toilettes plubliques, douches et travaillent dans des espaces restreints. Et dans leur temps libres, de jour, visitent des enfants malades dans des hopitaux et, de par leur statut social, le soir, ensorcellent nos jolies demoiselles dans les bars.

Dans le seul but de sauver les enfants malades et les jeunes femmes à la cuisse légère qui, elles, pourrainet ensuite contaminer moult musiciens et quelques saoulons ici et là, les joueurs de hockey doivent absolument passer en premier.

Bon, on dira qu'ils seraient ainsi privilégiés parce qu'ils sont riches, mais, justement, puisqu'ils sont riches, ils sont aussi plus taxés et imposés que le commun des chômeurs - et paient ainsi plus que leur part des effectifs médicaux.

Donnez-leur une centaine de doses et laissez leurs médecins (ceux que les équipes professionnelles paient à grands coûts) les leur administrer - on ne nuira ainsi donc pas au système, puisqu'on garderait les médecins québécois et les infirmières pour le grand public, tout en protégeant la santé de nos héros sur patins.

lundi 28 septembre 2009

Pierre Falardeau: Repose En Paix

Le 25 septembre 2009 s'est éteint un Pierre Falardeau rongé par le cancer, entouré de ses proches.

Les réseaux de télévision ont perdu une grande gueule prêt à tirer à boulets rouges sur tout ce qui bouge; les cinéphiles ont perdu un des grands raconteurs, capable d'exprimer son art (et de s'exprimer au travers lui) tant par le ridicule (Elvis Gratton) que le très sérieux (Le Party) et l'historique (15 Février 1839, Octobre), autant par la fiction que le documentaire (Le Steak, Pea Soup).

La plupart de ceux qui ont commenté sa mort ont voulu attirer l'attention sur le polémiste en prenant le soin de dire qu'ils n'allaient pas parler du polémiste, justement, mais de l'artiste. Marc Cassivi en est l'exemple le plus clair. Je crois que c'est Michel Foucault qui disait que la meilleure façon de faire penser à quelque chose était de dire qu'on allait éviter le sujet...

Et, justement, Falardeau aura choisi d'être ''le gars qui parle en joual'', qui parle de souveraineté avec des propos parfois incendiaires, qui se réjouit de la mort de ses adversaires (le fameux ''Salut, pourriture'' à Claude Ryan), toujours prêt à se montrer à la télé pour une déclaration-choc.

Pourtant, il était un homme très bien éduqué, formé au Collège De Montréal (où il a rencontré son ami et allié Julien Poulin), prof d'anthropologie à ses heures, capable de citer autant de poètes comme Pablo Neruda et Gaston Miron que de grands cinéastes comme Fellini et Chaplin (leurs écrits et leurs déclarations, pas seulement leurs films), fort d'une culture générale impressionnante.

L'ironie Falardeau, c'est qu'il fut le meilleur porte-étendard de la cause souverainiste; son charisme était indéniable, ses connaissances historiques furent sans pareil, La Cause se portait mieux avec lui comme tête d'affiche que des avocats sans pouvoir d'attraction comme Bernard Landry, ou des personalités aussi colorées mais sujètes à des débordements comme Jacques Parizeau, ou des traîtres comme Pauline Marois - mais son parler a fait en sorte d'en aliéner plusieurs.

La soi-disant ''option souverainiste'' a perdu tant de plumes en moins de quinze ans, alors qu'on est passés à quelques centaines de votes de gagner le référendum de 1995 à la situation actuelle, où malgré un gouvernement libéral au provincial à son troisième mandat et un gouvernement conservateur à Ottawa, la cote de l'indépendance dépasse à peine les 30%. Bien sûr, on ne peut blâmer Falardeau (du moins pas uniquement) pour cette baisse, mais il suscitait depuis quelques années plus de réactions négatives que positives à chaque fois qu'il prenait la parole sur la place publique, que ce soit quand il traitait David Suzuki de ''petit japanouille à barbiche'' ou en brandissant un drapeau du Hezbollah pendant une manifestation, ou seulement quand il réitérait sa position politique.

Le Devoir, par contre, a bien réussi à cerner non seulement le personnage, mais aussi le combat qu'il menait, résumé en une phrase pourtant courte et simple:
Pour comprendre la colère de Pierre Falardeau, il convient de se rappeler que les peuples ne meurent pas deux fois. La première fois est la bonne.
J'ajoute une citation de Falardeau-même, tirée de son livre ''Les boeufs sont lents mais la terre est patiente'':
L'histoire nous enseigne que la défaite de 1760 marque le début de l'occupation militaire de notre territoire. La défaite de 1837-38, elle, marque le début de notre mise en minorité collective et l'annexion définitive de notre pays, annexion préparée par le Union Act de 1840 et consacrée par le système néocolonial de 1867. Car c'est bien de cela qu'il s'agit : notre pays a été conquis par la force et annexé par la force. Et ce système féroce d'exploitation coloniale puis néocoloniale dure encore. Il dure depuis 238 ans.
Et pourtant, le peuple n'en était pas mort. Pas encore.

Mais avec la gueule de Falardeau qu'on ne verra plus dorénavent sur nos écrans qu'en reprises et alors qu'aucun porte-parole de La Cause n'a les qualifications pour être aussi vocal pour la défendre, la mort semble approcher à grands pas.

Surtout avec Richard Séguin qui fuit les médias comme la peste, Richard Desjardins qui est de plus en plus vu comme un écologiste zélé plutôt qu'un artiste, avec des 'stars' de la pop qui n'ont rien à dire sur aucun sujet social (Sylvain Cossette, Marie-Mai, Éric Lapointe, Pierre Lapointe, Jonas, Andrée Waters et tous les autres Académiciens sans vie ni authenticité de l'Empire Péladeau ou d'un autre qui tente de prendre sa place), avec les vieux comme Paul Piché qui s'occupent plus de leurs spectacles au Casino et de faire de nouvelles versions en duo de leurs vieilles tounes plates que de Société, il ne nous reste que les politiciens corrompus du PQ dont nous sommes blasés qui parlent encore, parfois, de l'indépendance, et même là, c'est souvent du revers qu'ils en glissent un mot, de peur que ça leur coûte une élection.

Non seulement la conviction semble manquer, mais les couilles aussi. Et pour ça, Falardeau n'avait pas le droit de mourrir. Le risque que nous le suivions sont trop gros.

Pour me sortir du chemin
Qui me conduit dans la poussière
Qui me retient et me fait taire
Le long des saisons sans lumières

Pour me sortir des sommeils
Qui vont mentir jusqu'à offrir
Des paradis qui n'étaient rien
Que terres brûlées sans lendemains
- Richard Séguin


Je vous laisse sur un bout de documentaire mentionné plus haut, Pea Soup, dans lequel, par une simple entrevue avec un petit garçon, Falardeau s'attaque à l'américanisation de son peuple et le manque d'éducation ( les deux par la phrase ''le Kentucky, c'est dans l'est, su'a rue Sainte-Catherine''), le manque de vision pour l'avenir (''je vas être chauffeur de camion comme mon père''), et des idées qui frôlent le conservatisme actuel à Ottawa (''je crisserais les écoles à terre, pis les vieilles maisons, je les démolirait'')...


jeudi 24 septembre 2009

Militarisme Et Convictions

Il y a longtemps, presqu'un an, j'avais commencé à écrire une chronique sur le Jour Du Souvenir, le jour-même où on le fête, en novembre dernier je crois. Mais je ne l'ai jamais terminé. Parce que... parce que...

Parce que.

J'aurais abordé ce que j'en pense, moi, de la guerre, ce que je vois comme utilité première à l'armée, comment ça me touche qu'il y ait presque chaque jour des morts inutiles de gens qui auraint pu être plus utiles dans des rôles semblables à l'intérieur de nos frontières.

J'aurais parlé de mon grand-père qui a été dans l'armée, qui est allé en Corée mais, surtout, qui a fait son devoir pendant la Crise d'Octobre même si ça allait à l'encontre de ses convictions les plus profondes, à cause de son seul sens du devoir.

Mais je ne l'ai pas fait. Du moins, pas encore.

Patrick Lagacé a, lui aussi, semble-t-il, eu un débat intérieur et décidé de ne pas aborder le sujet sous un angle qui porte matière à réflection. Il affirme en avoir parlé au rédacteur en chef de Voir Québec, David Desjardins, qui, lui, l'a écrit son texte.

Bon, aucun des deux n'aborde le sujet exactement du même angle que moi, mais tous les trois, quelque part entre l'introduction, le sujet principal et la conclusion, trouvons qu'il est salement con d'envoyer des gens se faire tuer à l'étranger dans le seul but de démontrer qu'une poignée de main, jadis, entre deux hommes politiques, vaut encore l'entente qui l'a incitée.

Parce que le Canada est l'Allié des États-Unis, et qu'ils croient que l'Afghanistan est responsable des événements du 11 septembre 2001 et leur ont déclaré la guerre, il fallait y aller. Le gouvernement a été renversé en quelques semaines, mais il faut y demeurer parce qu'il s'y trouve encore des insurgents qui veulent les remettre au pouvoir.

Ça fait sept ans.

Mettez-vous à leur place: rarement sommes-nous d'accord avec les décisions de notre gouvernement fédéral, et rarement sommes-nous mis au courant des personnes qu'ils engagent pour faire du boulot sale et borderline illégal. Admettons qu'un autre pays accuse notre gouvernement d'avoir orchestré un coup sale chez eux; nous aurions beau être en total désaccord, nous ne pourrions rien faire avant les prochaines élections - de toute façon, le gouvernement a l'armée et la GRC pour se défendre si on veut s'en prendre à eux.

Bon, là, le pays outré nous envahit et fait tomber notre gouvernemet puis, après, organise des élections où il nous offre le choix entre deux marionettes qui vont être ben ben fins avec eux. Nous votons, ils ont leur puppet, mais les tabarnak, ils restent. Et amènent leurs amis. Pendant sept ans! Et ils nous volent notre eau, nos forêts, nous coupent l'électricité entre 20h et minuit pour alimenter leurs bases militaires. Et l'armée ne peut rien contre eux parce qu'ils travaillent ensemble - et le premier ministre a été mis là (et choisi) par eux.

Même les moins cons seraient tentés de prendre les armes et s'insurger.

Et c'est ce que plusieurs font, et des fois, même avec moins de moyens et d'entraînement, il y en a des 'chanceux' qui réussissent à percer les murailles et dispositifs de sécurité de nos bons soldats, et des compatriotes à nous meurent, à des milliers de kilomètres de tout ce qui leur tient à coeur.

Le but d'une armée, c'est d'avoir une force pour se défendre. Pour résister à l'envahisseur.

Les Canadiens-Anglais ne l'ont jamais compris. Ils utilisent l'armée pour déblayer les rues de Toronto quand il neige trop l'hiver. Et le grand Lester B. Pearson... c'est lui, gagnant d'un prix Nobel de la paix (faut dire que George W. Bush et Tony Blair en ont obtenu un, également, juste avant d'envahir l'Irak), qui a eu l'heureuse idée d'utiliser des gens dont l'entraînement consiste à tuer des gens et les mettre dans un contexte où il ne doivent pas se battre mais, plutôt, garder la paix. D'où les Casques Bleus. Ça a marché, un certain temps. Pour des missions courtes.

Mais pour des missions plus longues, en Somalie, par exemple, les militaires qui le sont pour les mauvaises raisons, les tueurs stéroïdés, par exemple, ou juste les dangeureux, ben eux aussi ils y sont, et ils sont souvent incontrôlables, ce qui fait qu'on a pu retrouver des garçons locaux, nus, attachés à des arbres, saignant de partout, ayant été torturés et violés... pour le fun. Et l'armée d'excuser ces soldats plutôt que de les punir, ce qui du coup enlève toute crédibilité à la majorité d'entre eux qui savent bien se comporter.

Se défendre, donc. Défendre nos frontières, nos réserves d'eau, nos richesses naturelles, nos peuples. Se préparer, comme les irakiens, à une guerre normale (de personne-à-personne et de technologie-à-technologie) mais aussi se préparer à devoir agir en guerillas si le gouvernement tombe, à utiliser toutes les tactiques et techniques apprises pour reprendre le contrôle et, encore une fois, défendre la patrie.

Parce qu'au nombre effarant d'accusations internationales (parfois, comme en Irak, absolument fausses), au climat politique mondial actuel, avec les ressources naturelles qui se font rares partout sur terre, avec notre calotte polaire qui fond et qui, même si elle est sur notre territoire selon toutes les cartes mondiales se fait contester par la Russie et les États-Unis, c'est ici que nous avons besoin de nos militaires.

Le plus tôt possible.

Parce que c'est ici qu'on en a besoin, et c'est en faisant leur job ici qu'on n'aura pas le choix d'admettre qu'ils sont des héros, quoiqu'en pense Lagacé.

mardi 22 septembre 2009

Le Cinéma D'Auteur Se Meurt Au Québec

En janvier, quand ils ont annoncé la fermeture du complexe de cinéma Ex-Centris, pratiquement le seul lieu dediffusion de film d'auteur qui se respecte toujours au Québec (le Cinéma Du Parc n'a pas été lavé depuis les années 90 et le Beaubien affiche des films 6 mois en retard, faites pas chier), j'avais écrit un texte (qu'évidemment je ne retrouve plus) qui annonçait la mort du film d'auteur dans mon coin de pays, du moins en salle, du moins pour un temps.

Oh, les 'experts' prédisaient une baisse de ''un pourcent'', surtout pour les films d'auteurs français (les plus plates d'entre tous), les faisant chuter de 6 ou 7% des ventes totales de billets de cinéma vers environ 5%, mais rien de dramatique.

Hors, voilà que le charmant Marc Cassivi livre, sur Cyberpresse, sa plus longue chronique de l'année, qui nous apprend, et je cite:
Du 1er mai au 10 septembre, le cinéma français n'a compté que pour 1% du box-office total du cinéma projeté en salles au Québec, selon les statistiques dévoilées cette semaine par Cinéac.
Et pour tout mettre en perspective:
Jeudi, l'Observatoire de la culture de l'Institut de la statistique du Québec révélait que le taux d'occupation des salles de cinéma québécoises était à son plus bas depuis 25 ans (11,4%) en 2008.
Donc, non seulement le pourcentage est moindre (plus de cinq fois moins, en fait), mais il l'est d'un chiffre de base qui est lui aussi en baisse - en fait, ridiculement bas.

Que le taux d'occupation des salles soit quasi nul, on peut comprendre: quand des complexes de 12 salles ne mettent à l'affiche que les mêmes trois merdes américaines en version française traduit en France, il faut s'attendre à ce que les gens évitent de payer 10$ le billet (sans compter les boissons et friandises, le stationnement, les frais de garde pourc eux qui ont des enfants...) et préfèrent rester chez eux à regarder des DVD loués, à moins de 10$ pour 4 films pour 5 jours - donc s'il y a merde dans les quatre, on l'arrête et en regarde un autre à la place. Surtout que les chiffres de ventes des écrans plasmas a quadruplé depuis un an et demi... on se retrouve avec une meilleure définition, un volume qu'on peut régler, les meilleures sièges dans la salle, et quatre films pour la moitié du prix d'un seul - et une bouteille de 2 litres de Pepsi à la moitié du prix d'un verre...

Alors il est où, le problème?

Il est partout en ce qui a trait aux films en salle. On peut commencer par n'importe quel bout, mais commençons par le point de vue du cinéphile: ça coûte trop cher pour voir un film de piètre qualité.

Le film est nul parce que ceux qui les achètent pour les diffuser ne veulent pas prendre de risques et veulent avoir des films que toute la famille voudra (potentiellement) voir; il est meiux, en effet, pour eux, de s'acheter les droits sur un navet de Disney qui peut-être remplira leur salle pendant une fin de semaine que de s'assurer de la remplir à moitié pendant deux semaines consécutives avec un film d'un auteur reconnu par les cinéphiles.

C'est pour ça que ce sont ces films-là, et les grosses merdes américaines en général, et ceux qui suivent les modes (horreur en 2008, comédie en 2002, action/comédie en 1998) qui sont poussés par les distributeurs.

Mais aussi parce que les studios s'en tiennent aux recettes pré-établies plutôt qu'à l'originalité pour vendre leurs films. C'est par chance qu'un de leurs films sera: 1. bon; 2. vu; 3. acclamé et apprécié; 4. retenu pour certains prix. S'il gagne, là on le re-sort, on le mousse; sinon, on l'oublie et on passe à Iron Man 2 ou Spider-Man 4.

La chaîne est longue, et toutes ses parties sont rouillées. Et à la toute fin, le spectateur, en plus, est roulé. Et il est tanné.

Un film, à la base, c'est une idée. Bonne ou mauvaise, mais une idée, mise sur papier. Quelqu'un la lit, la trouve bonne (ou voit des façons de l'améliorer) et décide de la transformer pour la porter à l'écran et y raconter l'histoire. Soit cette personne-là finance l'idée, ou elle trouve quelqu'un qui le fera. Ensuite, on bâtit une équipe qui sera chargée de rendre ce rêve une réalité.

Déjà là, plusieurs visions entrent en ligne de compte qui pourraient obstruer (ou prostituer) la vision première de son créateur. Ne serait-on donc pas mieux de seulement commencer avec les bonnes idées à la base, au lieu de répéter celle qui a fonctionné une, deux, trois fois? Parce qu'un bonne idée surprend et amène à réfléchir; une idée recyclée, au mieux, divertit, mais risque encore plus de stagner, faire perdre sont temps, d'ennuyer...

Va falloir que ces méga-entreprises qui dirigent toutes les étapes de la fabrication à la distributions des films cessent de prendre le monde pour des caves et leur donne du divertissement de qualité avant de chialer qu'ils se font déserter...

jeudi 17 septembre 2009

Vie De Quartier...

L'Adulescente, blogueuse que j'ai découverte il y a près d'un mois mais qui roule sa bosse depuis au moins novembre, y va d'un post le fun aujourd'hui, potinant sur ses voisines, dont une coiffeuse un peu slotte.

J'ai tellement aimé que j'en aurais pris sur au moins 5 autres voisines.

Une prochaine fois, peut-être?

jeudi 3 septembre 2009

La Langue Maternelle

Maudite La Presse, encore à me voler mes opinions. Cette fois-ci, c'est Marie-Claude Lortie qui a raison en parlant du très probable futur débat sur la langue maternelle au Québec - et surtout à Montréal.

Surtout quand on tient compte des propos alarmistes et, ma foi, paranoïaques de Bernard Landry sur les Cégeps francophones - plus précisément, obliger les enfants allophones à s'inscrire à l'école en français après le secondaire, une idée, en soi, pas si mauvaise.

Il est vrai que les Cégeps francophones ont besoin d'aide: nos jeunes hommes n'y vont plus, et les allophones choisissent les (moins nombreux) Cégeps anglophones et Collèges, et on se retrouve avec des dizaines d'étalissements en manque d'étudiants - eux qui étaient déjà en manque grave de financement.

Mais obliger ainsi les jeunes qui, maintenant, parlent déjà français (étant à l'école en français depuis la maternelle) par une loi quand, enfin, les résultats de la Loi 101 se font sentir juste en regardant cette belle jeunesse se promener, même dans les transports en commun, en parlant notre langue...

Justement, on les voulait de notre bord. On voulait les prendre et les former et leur donner des emplois, et ça marche pour eux (on repassera pour les médecins et profs haïtiens qui conduisent toujours des taxis parce qu'ils ont étudié dans leur pays d'origine - mais pour les jeunes qui ont tout appris ici, ça marche).

On voulait les intégrer à notre société, ça a marché.

Mais ce n'est pas à coups de lois qu'on va leur montré le côté distinct de la société qu'on se souhaite tous, c'est en vivant ensemble, bâtard! La Loi, on l'a déjà. Elle est appliquée à la lettre (parfois trop, par exemple chez les tenanciers de bars où l'anglais tient 46% de l'affiche, un pourcent de trop!) et commence enfin à démontrer son utilité dépassé celle, évidente, de la survie de notre Culture. On en est à son épanouissement.

Et là, il faudrait tout scrapper ça, selon Landry?

Le texte de Lortie tue cette vague, ce courant de pensée dans l'oeuf, en retournant - et en s'adressant - aux enfants, en leur demandant la quetion, toute simple, de la langue maternelle. Qu'aucun ne peut identifier.

Il est là, l'avenir du Québec.

Avec le temps, ces ti-culs là apprendre à connaître leurs origines, leurs racines, et s'en serviront pour faire évoluer, avancer, briller le Québec. D'ici là, ils font ce que tous les enfants font: ils jouent, ils parlent, ils apprennent. Et ils le font en français. Ils sont comme nous, avec nous.

Et plus on leur fera sentir, plus ils seront ''nous''.

Nous avons la chance d'être le seul melting-pot culturel qui marche au début du millénaire, et en plus, il se base sur une société bâtie, réellement, avec les idéaux irréalistes et irréalisables des années 60 de sociale-démocratie. Et malgré cela, il s'en trouve qui ont peur d'y perdre notre culture!

Pourtant, on dit qu'ils représentent 44% des familels montréalaises, que les francophones sont 36%, et les anglos de souche 20%. pensez-y: 44% de l'île qui parle la même langue que 36% de l'île, qui montre, en même temps, aux irréductibles des 20% restants (ceux qui habitent ici depuis la Bataille Des Plaines, mettons, et qui peuvent à peine dire ''bunjuuuurr'') que ça ne fait pas mal, s'acheter un T-shirt en français...

Come on!

Un pays qui se forme par la guerre tombe par la guerre.

Un pays comme le nôtre, il y en a seulement eu dans les légendes et les contes.

Oui, les héros y meurent à la fin (tués par ceux qui se forment des pays violents), mais leur histore demeure, parce qu'on peut brûler une Bibliothèque Nationale pour éradiquer une Culture, mais on ne peut pas tuer les Rêves.

(moi non plus, je ne voyais pas ce texte-là aller dans cette direction-là...)

jeudi 13 août 2009

Notre-Dame-Dans-La-Marde

Le Collège Notre-Dame
Où se transmet l'Éducation
Dans l'amour de la tradition
(Aux filles aux chastes intentions)
- Mononc' Serge

Ainsi donc, Hydro-Québec, après avoir augmenté ses tarifs et fait chier l'ensemble de la population, a décidé de faire un don au réputé et réputable Collège Notre-Dame, qui, semble-t-il, a besoin de fonds pour rénover ses infrastructures sportives.

Cyberpresse presse le public d'émettre son opinion sur le sujet en prenant soin de mener le sujet vers le 'contre' en mentionnant que le PDG d'Hydro ''donne aux riches''...

À l'Assemblée Nationale, l'Opposition est contre et réclame la tête de Thierry Vandal, le PDG en question; le PQ semble l'être encore plus puisqu'il a droit à son propre article. Un dénommé Sylvain Gaudrault, aussi, est contre, outré, même, selon Le Quotidien, mais le journal ne mentionne pas pourquoi son opinion vaut quoi que ce soit...

Bon, c'est sûr que c'est d'un goût, disons, douteux, qu'on prenne l'argent que tous les Québécois ont payé en hydroélectricité et qu'on en remette une partie à une école qui coûte quelques milliers de dollars par année à chaque élève - surtout que ladite école s'adonne à être celle où Vandal a étudié et où, en plus, il siège au conseil d'administration.

Peut-être suis-je biaisé parce que moi aussi, j'y suis allé à Notre-Dame, et qu'ils m'y ont lavé le cerveau, mais, en soi, je vois beaucoup plus de points ''pour'' que de points ''contre'' cette histoire.

Bon, on veut amener le débat vers un angle ''on privilégie les riches avec l'argent des pauvres'', et c'est en quelque sorte vrai, mais il y a probablement quand même autant (sinon plus) de gens moins aisés qui envoient leur enfant à Notre-Dame que de riches dans les écoles publiques - pour la simple et bonne raison que Notre-Dame demeure une des meilleures institutions d'éducation au pays depuis 140 ans; en effet quand L'Actualité ne le place pas dans le Top 5 de ses écoles dans son palmarès annuel, elle le place ex-aequo deuxième-qui-devient-neuvième parce que trop d'écoles semblent se valoir en même temps, comme elle l'a fait en 2004.

On parle ici d'une école secondaire où 94% des élèves finissent par obtenir au diplôme de Cégep, ce n'est pas rien quand on considère que plus de la moitié de la population de notre Belle Province ne se rend pas là - public ou privé. Ne faudrait-il pas encourager les institutions qui forment bien ses jeunes sous le seul prétexte percevoient des frais d'admission? Ce serait un nivellement par le bas injuste et indéfendable!

Bon, va pour la qualité de l'école.

On semble aussi oublier qu'Hydro-Québec n'est qu'à moitié une société publique; elle a aussi des actionnaires, et des comptes à rendre. Et des impôts à tenter de ne pas payer. Pour ce faire, elle utilise des abris fiscaux. Elle subventionne l'art, certains festivals, certaines courses automobiles. Cette fois-ci, elle a décidé de donner à une école secondaire.

Une école secondaire - pas une prison, pas une clinique de méthadone, pas un centre d'euthanasie, pas une église, pas un congrès raciste, pas à la caisse du gouvernement Harper, pas à des millionnaires sportifs, pas des compagnies pharmaceutiques, pas des pollueurs.

Et pas non plus aux ''riches'' qui y envoient leurs kids. À l'établissement, qui ne peut augmenter ses frais d'admission que d'un certain pourcentage chaque année et dont les dépenses, comme les autres écoles il est vrai, ne font qu'aller en augmentant.

En plus, Vandal s'est abstenu de participer aux réunions d'Hydro et du Collège pendant qu'on pesait cette option. Comme les Molson l'ont fait quand ils ont acheté le Canadien il y a 3 mois malgré qu'ils étaient et sur le conseil d'aministration du Canadien et celui de Coors...

Encore une fois: c'est correct pour une compagnie privée (deux en fait) qui ne dévoilent jamais leurs 'chiffres' malgré qu'ils nous vendent leurs billets de spectacles 300$ (U2, Centre Bell) et leurs billets de hockey 175$ (Canadien, Centre Bell, match hors-concours!) - mais une école secondaire?

Le problème d'éthique en est un de société: une seule et même personne ne devrait pas pouvoir siéger sur plus d'un conseil d'administration. Ça crée une homogénéité dangereuse et tendancieuse qui oriente la société au complet dans une direction que de moins en moins de gens ont le pouvoir de décider de suivre. C'est vrai - et c'est mauvais. Mais tant qu'il n'y aura pas une loi contre, il faudra vivre avec.

Un des pires cas de ce type de conflit d'intérêts demeure Jacques Ménard, actuel chef de BMO qui a, justement, procédé à la vente du Canadien. Quand les Expos ont été vendus en 1991, vu ses contacts avec BMO Nesbitt Burns qui en devenaient actionnaires minoritaires, il a été nommé au conseil d'administration des Expos, ce qui l'a conduit à plusieurs postes simultanés, que je cite du site web de BMO:

L. Jacques Ménard est président du conseil d’administration de BMO Nesbitt Burns, l’une des plus importantes sociétés de valeurs mobilières au Canada. Il est également président de BMO Groupe financier, Québec. À ce titre, il chapeaute les activités de BMO Banque de Montréal et de ses filiales qui comptent quelque 170 succursales et 5 000 employés.

M. Ménard est présentement administrateur de Claridge Inc., de l’Institut de cardiologie de Montréal, de l’Orchestre Symphonique de Montréal et des Alouettes de Montréal. Il est également membre du comité consultatif de l’Institut des administrateurs de sociétés (Section du Québec) et membre associé du conseil d’administration des Réseaux canadiens de recherches en politiques publiques inc., en plus de siéger au Conseil consultatif international de l’École des HEC, au Conseil consultatif de l’École des affaires publiques Glendon de l’Université York et au conseil d’administration de la Fondation Macdonald Stewart.

M. Ménard a par ailleurs présidé le Comité de travail sur le financement et la pérennité du système de santé et de services sociaux du Québec, mis sur pied par le Gouvernement du Québec en décembre 2004. Il a publié en 2008 un premier livre intitulé Si on s’y mettait… , dans lequel il propose dix grands chantiers assortis de propositions d’actions concrètes pour relancer le Québec. Dans la foulée de ce livre, il a créé le Groupe d’action sur la persévérance et la réussite scolaires, composé de 28 membres en provenance de ministères du gouvernement du Québec, du milieu des affaires et d’organismes oeuvrant dans des domaines reliés à la persévérance scolaire. Le Groupe a dévoilé son plan d’action en mars 2009.

Hey, ça en fait des affaires! Parlez-moi de ça, un gars qui en connaît autant en finances qu'en musique classique, en sports, en santé, en politique et en éducation! Crissez-le premier ministre, quelqu'un!

À côté de lui, Thierry Vandal, c'est rien. Et pourtant, c'est Vandal qu'on accuse de corruption et de conflits d'intérêts. Vous y comprenez quelque chose, vous?

De toutes façons, peu importe de quel côté du débat vous vous placez, demandez-vous: est-ce la première fois que l'élite redonne à l'élite? Surtout une élite qu'elle connaît? Dites-vous qu'on est ici dans un cas bien moins pire que celui de Dick Cheney et les contrats attribués à Halliburton en Iraq et en Afghanistan, ou des lois changées par George W. Bush pour accomoder ses amis de l'industrie pétrolière...

Encore une fois: Hydro-Québec a donné de l'argent...
à une école secondaire...
francophone...
originellement catholique...

Sacrament!

ajout: dans la foulée de la controverse, Notre-Dame a refusé le cash...

La Courbe Du Désir

Je suis sorti ce soir avec un couple d'amis qui tendent à entrer dans les plus intimes détails de leur relation à presque chaque conversation que j'ai avec eux. Comme si ''tout se dire'' n'était pas assez, ils vont au plus profond des sujets avec moi.

Leur vie sexuelle est d'ailleurs un sujet impossible à éviter. Fréquence, durée, longueur, largeur, nombre exact de coups donnés, de cheveux tirés - c'est comme y être, sans l'odeur qui vient avec.

Ce soir n'a pas fait exception.

J'ai eu droit à une discussion d'une heure sur le fait qu'il ne produit plus aussi souvent qu'avant, avec lui qui de débattait tel un poisson pris la lèvre dans un hameçon et, peu importe l'argument qu'il pouvait trouver, elle trouvait mieux, si bien qu'on revenait trop souvent au ''c'était bien mieux avant''. Jusqu'à ce que j'embarque dans le jeu:

Le problème, c'est qu'il te connaît mieux maintenant; à cause de ça, il t'aime mieux - et plus. Peut-être bien qu'avant, il te baisait constamment, comme si chaque seconde allait être sa dernière et qu'il voulait la passer en toi en tous temps.

Maintenant, toutefois, il voit son avenir en toi, tu es le futur. Il cherche à préserver sa santé pour passer le plus de temps possible à te faire sourire, à te faire plaisir. Il veut que vous passiez le plus de moment inoubliables ensemble qu'il est possible d'avoir, des moments que tu chériras pour toujours, parce que c'est ce que tu vaux. Il ne veut pas risquer de te décevoir en ne te donnant pas l'effort maximal que tu mérites; il veut être à son meilleur pour toi.

C'est pourquoi, parfois, quand vous êtes trop fatigués ou trop saoûls pour marcher en ligne droite, il te demande d'attendre au lendemain matin: pour s'assurer, justement, d'assurer, pour être en mesure de fournir tout l'effort et tout le confort qu'il sait amener quand toute sa concentration y est.
Elle est partie se coucher en sachant qu'elle était la femme la plus hot de la planète. Il a eu une bonne nuit de sommeil pour laquelle il n'a pas eu à se sentir coupable.

Encore une fois, j'ai fait ma job.

mardi 11 août 2009

Mentalité De Village

Ainsi donc, le maire de Québec est en furie. ''Son'' Festival d'Été, sa principale attraction estivale mis à part toutes les qualités touristiques de son village, sera dorénavant devancé par les FrancoFolies de Montréal.

Les FrancoFolies, se targuant d'être le deuxième festival de musique francophone au monde, après les Francofolies de Larochelle évidemment, dans la deuxième ville francophone du monde, après Paris, se doivent absolument d'attirer les grandes vedettes qui chantent dans la langue de Molière - autant ceux qui ont l'accent de Renaud que ceux qui chantent avec l'accent de Gerry Boulet - pour conserver leur crédibilité.

Toutefois, les artistes français connus tournent en juin et juillet, dates où ils peuvent se produire pendant les grands festivals européens comme à leurs concerts assignés. En août, ça devient plus compliqué. Le dirigeant des FrancoFolies, Alain Simard de Spectra, un petit Napoléon des finances publiques qui tente de Disney-ifier le centre-ville de Montréal, a quand même pris la seule décision qui s'imposait dans la situation où il était.

Mais Régis Labaume monte sur ses grands chevaux. En fait, ses petits chevaux, de Québec, plus des ponys, en fait. Et juste un, parce qu'on est en récession, et qu'à cause des fusions, Lévis et Ste-Foy ont aussi droit à leurs ponys. Mais il gueule fort sur son pony, le Régis, et il le fait devant les kodaks des médias!

Ça fait des réactions de chroniqueurs, quelque chose à lire pendant qu'il n'y a pas de hockey et que Jean Leloup et Éric Lapointe se tiennent tranquilles; ça divertit des gens qui ne s'intéressent pas habituellement à la musique francophone.

Ce que j'aime le plus de la réaction du maire Labaume, qui la rend différente de celles du Festival de Tadoussac et du comité de la Fête Nationale, c'est qu'il demande aux gouvernements, qui les subventionne pratiquement tous à 200% (dépenses, salaires et pertes), d'intervenir. C'est comme si Il Divo se plaignaient que Sony mettait plus d'argent en publicité à Céline Dion qu'à eux, alors qu'elle a beaucoup plus d'envergure internationale et attire beaucoup plus de gens et, donc, rapporte beaucoup plus d'argent en impôts...

J'ose espérer qu'il n'aura pas ce qu'il désire.

mardi 4 août 2009

Dehors, Novembre: Dédé Fortin, Rêveur Éveillé

Faut croire qu'il est temps de se remémorer. Cet hiver, il y a eu le film, Dédé À Travers Les Brumes, qui a amené sa vague de souvenirs, puis cette semaine, il y eut pas moins de trois spectacles-hommages à Dédé Fortin, dont un avec quelques-uns de ses anciens comparses des Colocs.

Puis une autre pluie de textes sur André ''Dédé'' Fortin, dont trois sur Cyberpresse: Marc Cassivi qui me vole mon opinion, Alexandre Vigneault aussi, et Marie-Christine Blais en fan toujours aussi finie qui parle de son enterrement.

Bon, je dis ''vole mon opinion'', mais ce n'est que parce qu'eux aussi n'ont pas trippé sur le premier disque des Colocs, celui des méga-succès Julie, Passe-Moé La Puck et La Rue Principale (bien que j'avais trouvé les clips pas mals). C'était, pour moi, ni plus ni moins que de la musique de party (trop?) typiquement provinciale avec des textes vaguement sociaux mais assez communs, trop évidents - comme une publicité où l'on voit des enfants africains mourrir de faim. Bien sûr que ça nous touche, mais: 1. vous y êtes déjà à les filmer, aidez-les vous-mêmes, et 2. c'est trop évident qu'on joue avec nos instincts primaires, c'est devenu plus qu'on sait qu'on se sentirait mal d'être indifférents alors on s'efforce de ne pas l'être.

Déjà, en 1995, avec Bon Yeu, sur Atrocetomique, bien que la langue y était plus crue, le message passait mieux. Le problème de la rareté de l'emploi, de la pauvreté y était quand même traité plus subtilement et moins directement que dans Passe-Moé La Puck, qui traitait d'itinérance et de l'hypocrisie de l'attention qu'on y consacre au temps des fêtes. Le clip de Bon Yeu, en plus, sa simplicité, en fait, ne faisait qu'ajouter au message: loin du stop-motion des trois premiers hits, on reprenait les cartons blancs avec messages en noir de Subterranean Homesick Blues de Bob Dylan, le premier clip à utiliser ce procédé, mais, par surcroît, de filmer le tout dans la cour d'une église abandonnée - située à côté du 2116 St-laurent où le groupe a été formé - vouée à la démolition malgré son statut de monument national, on ajoutait un second degré à l'idée.

Ah, les idées. Fortin en débordait. Celle de lancer son deuxième album au Spectrum, au party référendaire du camp du Oui le soir du référendum sur la souveraineté de 1995, alors que Mike Sawatzky, guitariste du groupe, un Cri anglophone de l'Ouest Canadien de naissance, est partisan du Non, en était une qu'il aurait pu abandonner. Un peu parce que c'était un pari risqué de devoir chanter ses chansons de party dans une ambiance de défaite si défaite il devait y avoir, mais aussi parce qu'il est prétentieux, après seulement un album, de se faire la tête d'affiche d'une cause défendue depuis des décennies par les Richard Séguin, Richard Desjardins et autres Paul Piché.

Et non seulement il y a eu défaite, mais le discours que prononça Jacques Parizeau, blâmant légendairement ''l'argent et le vote ethnique'' allait totalement à l'encontre des valeurs de Dédé, qui voulait, oui, un Québec souverain et indépendant, mais le voulait inclusif, pour tous ceux qui voulaient être Québécois, peu importe la langue d'origine, la couleur de peau, la religion, l'orientation sexuelle...

Le Québec de Dédé Fortin non seulement acceptait un Mike Sawatzky mais tenait à son épanouissement. Celui de Parizeau lui a confirmé ce que Sawatzky avait entendu toute sa vie: speak white, hostie. M'enfin...

Je ne sais pas si je suis anormal ou vicieux, mais je semble préférer l'art qui naît dans la tristesse. Avec la mort de son comparse et Coloc d'origine Patrick Di Napoli (VIH, 1994) , la défaite référendaire et la crise du verglas déprimante à souhait début 1998, Fortin en a broyé du noir.

Et il nous a pondu Dehors Novembre, le deuxième meilleur disque de l'histoire du Québec. Je vous épargnerai pour l'instant (et garderai pour un texte prochain) les raisons qui me poussent à l'en classer ainsi (et l'identité des autres qui l'entourent), mais il s'agît d'un album parfait: sombre, texturé, textes recherchés et poignants, ouverture sur le monde, phrases en Wolof, band aggrandi, quelques tounes plus beatées (dont une entièrement reggae) pour plaire aux radios, la meilleure chanson une ballade morbide - Le Répondeur - que le groupe refuse de sortir en single (un peu comme Black, de Pearl Jam, en 91-92), un vrai trip artistique réussi du début à la fin.

Je l'ai acheté parce qu'il était en spécial au Future Shop à 9.99$ (comme la plupart des nouveautés de la semaine à l'époque) et je savais que je pouvais le revendre pour 6 ou 7 dollars à un magasin de disques usagés si je ne l'aimais pas, une moindre perte; j'avais l'habitude d'acheter entre 5 et 10 disques par semaine à l'époque, juste pour voir (et surtout entendre!) ce qui se faisait, partout, en musique.

C'était en mai 1998, premiers balbutiements de ma relation avec une fille qui s'appelait Myriam. En arrivant chez ma copine, qui travaillait, je me suis assis sur le divan et j'ai mis le disque, m'attendant à endurer un calvaire d'environ une heure avant de passer à autre chose. Mais voilà, je n'ai pas bougé d'un poil pendant toute l'écoute, même qu'une fois le disque terminé, je suis resté sur place, ébahi, mortifié, atteint, dévasté.

Chaque mot un pincement au coeur, chaque phrase qui se termine un tour de fer dans la plaie. Je l'ai ré-écouté 6 autres fois avant que Myriam ne revienne de travailler.

- Qu'est-ce que tu fais là?
- Je viens de finir d'écouter le nouveau disque des Colocs. Sept fois...
- Sept fois? Mais tu ne les aime même pas!
- C'est ma-la-de. C'est tellement bon, tellement touchant, tellement marquant. Tu te souviens il y a deux ans, l'effet qu'a eu Le Dôme de Jean Leloup? Bien que tout le monde l'aimait, ce fut la surprise quand même quand le chef d'oeuvre est sorti?
- Ouais...
- Pareil. Mais en triste au lieu d'en fucké. Au lieu de te confondre dans un Manoir À L'Envers - quand tu ne sais pas qui est M.C. Escher, bien entendu - ou de te parler d'Edgar Poe saoûl sur le bord de la route, ben il te parle de mort, de dépression hivernale, de solitude. Et pis ça frappe dans le mille.

Contrairement à ce que l'on peut penser, puisque je suis un musicien avec une formation en cinéma, rarement je n'associe une chanson avec un événement, sauf, bien entendu, dans un concert. Je le précise parce qu'à l'été 1998, ma relation avec la fille citée plus haut a pris fin. Il appert aussi que j'ai passé une bonne partie de l'été à écouter l'album des Colocs. Certains font le lien: il était déprimé, il a écouté de la musique déprimante, c'est pour cela qu'il aime l'album. Mais non. Non seulement il n'y avait aucune chanson sur repeat chez moi, mais même à ce jour, je n'associe aucune chanson (d'aucun artiste) ni aux meilleurs ni aux pires moments de ma relation avec elle, ni à ma façon de passer au travers la rupture (qui fut, en fait, d'obtenir le premier ''emploi de rêve qui allait me décevoir'', soit de travailler au magasin de livres et de disques usagés L'Échange).

Certaines chansons ont beaucoup tourné à la radio et à MusiquePlus, je pense ici évidemment à Tassez-Vous De D'Là et Pis Si Ô Moins, une rotation excessive qui aurait pu tuer le goût d'entendre ces chansons-là, mais il n'en fut rien. Et c'est tant mieux.

Avec le temps, j'ai pu apprivoiser certaines des pièces des albums précédents de façon à ne pas chercher les toilettes à tout prix quand je les entends dans un bar ou chez quelqu'un, mais elles demeurent moins bonnes et moins marquantes, moins poignantes que celles de Dehors Novembre. Comme si elles étaient incomplètes.

J'en discutais avec Jimmy Bourgoing, leur batteur originel, qui quittait le navire en 1998. Même lui ne peut écouter certaines pièces, dont la chanson-titre dont il a co-signé la musique, de l'album, parce qu'elles sont trop touchantes.

Il est difficile d'élever au rang de légende un artiste qui a pondu un chef d'oeuvre et deux albums potables, mais on l'a fait pour Kurt Cobain en 1994, même que pour lui, de façon posthume, on a révisé tous les palmarès du temps qu'il était en vie pour le faire passer de la deuxième, troisième, cinquième, dixième place à la première, révisionnisme assez bâtard. Et je pleure chaque fois que Dédé Fortin est comparé à Cobain, parce que c'est le rabaisser énormément que de le catégoriser ainsi.

Avec Leloup, Fortin aura été le porte-étendard d'une culture québécoise populaire et intelligente des années 90, qu'ils ont dû porter bien haut et bien seuls, malheureusement, trop peu souvent suivis par des Daniel Bélanger et Kevin Parent pas toujours à la hauteur - et dépassés en termes de ventes par des Éric Lapointe cheaps et des centaines de clones de Céline Dion.

jeudi 30 juillet 2009

Coeur De Pirate Répond...

... et blâme Béatrice Martin, ou du moins la Béatrice Martin insécure qu'elle était il y a deux ans. Alain De Repentigny, de La Presse, est le récepteur de ses confessions.

Bon, elle aurait pu assumer à 100% plutôt que de dire qu'elle a ''envie de pleurer'' quand elle revoit ces photos-là... mais on va lui laisser le bénéfice du doute.

Elle n'est pas la première fille qui pose nue, et, espérons-le, ne sera pas la dernière non plus. Elle regrette et ne veut plus en parler, passons à autre chose.

Suivante!

Les Photos Osées De Béatrice Martin (alias Coeur De Pirate)

Voici donc le gros de l'histoire:

Il s'agît d'une belle fille. Une fille pas mal belle, même. En 2007, la fille en question, appelons-la Béatrice, se fait prendre en photo en tenue, disons, légère. Les belles filles, pour une raison ou une autre, aiment se faire prendre en photo avant d'atteindre un âge plus mûr, question de se rappeler quand elles faisaient baver tous les hommes, j'imagine.

Les filles qui trouvent qu'elles ont un défaut semblent encore plus destinées vers cela, et notre Béatrice, elle, de ce que l'on entrevoit/entend trois ans plus tard, n'a qu'un nez original qui ne cadre pas avec l'image habituelle d'une superbe fille. N'empêche, avec ses tatous et son cerveau hyperactif, elle est la bad girl dont tous les garçons rêvent. Mais ça, encore, ce genre de fille ne le croît pas toujours d'elle-même.

2007, donc, scéance de photos érotiques mettant en vedette la belle Béatrice. Scéance publiée chez un site web américain de filles ''pas habituelles, en tenue légère''.

En 2008, la gente dame, déjà musicienne indépendante, se décide à lancer un album solo. Admettons-le tout-de-go, je suis parmi lesquels elle demande de l'aide, dans mon cas pour enregistrer des coeurs et des sifflements. Oh, chanter des coeurs, je le peux, mais siffler, oh, que je suis pourri! On remet donc à une prochaine fois.

Entre-temps, un douteux chroniqueur du réputé journal Mirror, propose de faire une photo montrant les multiples tatous de la multi-talentueuse Coeur De Pirate, juste avant que son disque ne sorte. Un ''nu artistique'' sans fla-fla, mais que sa compagnie de disques (et son patron, le respecté Éli Bissonnette, également de l'étiquette Dare To Care et ami-par-alliance) demande gentiment de retirer du web, ce qui fût fait.

Puisqu'il en est là, Bissonnette demande aussi au site américain de mettre de côté les 'vielles' photos de Béatrice, question de ne pas ruiner sa carrière avant même qu'elle ne démarre. Chose qui fut faite.

Jusqu'ici, aucun problème. Plusieurs membres de la scène musicale ont vu ces photos, et la plupart n'y ont vu que de l'art (il faut dire que nous considérons aussi le roller-derby 100% féminin comme étant un sport légitime que nous encourageons).

Toutefois, un journaliste du Soleil, Ian Bussières, probablement en se masturbant, se rend compte que les photos qu'il regarde ne comportent pas le même nombre de tatous que la photo de presse officielle de Coeur De Pirate. Tout à coup, il lui vient à l'idée que ''Béa'' était possiblement mineure au moment où le Kodak fit son travail et, entre deux coups de bras sur le pénis, ne peut s'empêcher d'écrire un article à ce sujet. Que Tracii Lords l'ait fait il y a 15 ans, ça passe, que Samantha Fox l'ait fait à 16 ans aussi, mais une fille d'ici???

Un deuxième article suit, puis une comparaison entre toutes les artistes qui ont posé nues et dont les images ont rattrappé L'Image. Et, enfin, une quatrième chronique, par un tout autre journaliste, Matthieu Boivin, qui, enfin, expose en partie le point de vue de l'artiste.

Tout ce brouhaha pour quelque chose qui se trouve en BitTorrent, pour des photos dont une grande partie de ses fans sont déjà au courant, d'un site web qui ne les héberge plus depuis deux ans, à la veille de participer aux Francopholies de Montréal.

J'hésite entre:
- brasser de la marde pour rien, ou
- Much Ado About Nothing

Dans les deux cas, il s'agît d'une toute petite histoire sans histoire... une tempête dans un verre d'eau... une goutte de pluie dans l'océan...

J'espère que la belle s'en sortira quand même indemne.

vendredi 10 juillet 2009

Un Premier Mini 'Wild'

Faut croire que, malgré ce qu'il nous fait endurer depuis qu'il est ''au pouvoir'' et ses discours d'une droiture tonitruante, Stephen Harper sait vivre.

Qui l'eut crû s'y fier?

mercredi 24 juin 2009

Bonne St-Jean Quand Même

La controverse entourant le spectacle d'hier où deux groupes anglos ont joué étant maintenant chose du passé, on peut passer aux Vraies Affaires.

La St-Jean-Baptiste. La Fête Nationale.

Le solstice d'été est arrivé, il fait beau, il fait chaud, on va passer la journée à ne pas s'adonner à notre sport favori (celui de rabaisser les Québécois qui connaissent du succès à l'étranger, c'en est d'ailleurs le seul jour de congé de José Théodore dans le domaine).

Normand Brathwaite va se fendre le cul à animer une foule vendue d'avance et à soulever une fibre indépendantiste que les artistes quétaines invités à son show tenteront de feindre ne pas avoir compris pour ne pas froisser les gens qui ne se seront pas déplacés pour voir le spectacle.

MusiquePlus va va faire son possible pour donner un répit aux clips de Madonna, U2 et Lil' Wayne qui constituent habituellement 80% de leur programmation et vont nous ressortir des chefs d'oeuvres (ou plutôt des hors-d'oeuvres) de Véronic Dicaire et Julie Masse quand ils vont se rendre compte qu'après avoir joué des clips de Malajube, Karkwa, Jean Leloup et quelques groupes de la relève (ainsi que trois rappeurs), il restera encore 23 heures à remplir avant de ressortir les cassettes BetaMax usées de Green Day et Eminem de la resurfaceuse.

On va boire de la Molson Ex, de la 50, de la Bleue Dry et de la Coors Light plutôt que de la Unibroue ou Cheval Blanc, mais quand même, on va boire de la bière et faire des jokes de blondes et profiter de la belle journée de congé qu'on nous offre en ce premier jour d'été, parce qu'on sait aussi que dans exactement une semaine, au Canada Day, ou bien il va mouiller comme ça ne se peut pas, ou bien il va pleuvoir dans nos coeurs non seulement par principe mais aussi parce qu'on aura fêté la veille sans raison et qu'il faudra déménager le beau-frère trop tôt le matin avec un mal de tête de l'enfer où il faudra passer d'un sous-sol à un troisième étage, passer 5 heures dans le traffic, attendre 2 heures pour recevoir la pizza froide et mal cuite, et que le magasin de location de camion va être fermé quand il sera temps de ramener le truck, et qu'il va falloir le payer pour une journée de plus.

Bonne St-Jean quand même!

vendredi 19 juin 2009

Une Saint-Jean Bilingue! Tabarnak! (ajout)

Le hockey terminé, il y a un nouveau sujet de l'heure au Québec: le biliguisme de la Fête Nationale! Et ça crie fort dans les chaumières: ''on les endure à longueur d'année, depuis 450 ans, on se fait notre propre fête pour célébrer notre survie vis-à-vis eux, et voilà qu'ils viennent même envahir notre Fête à nous''. Les groupes séparatistes sont en colère!

Peu importe d'où ils viennent et le message qu'ils véhiculent, j'ai toujours bien de la difficulté à ne pas associer les manifestants aggressifs et trop frustrés aux manifestants de droite aux États-Unis (exemple comique ici, un rallye anti-David Letterman). Bon, c'est sûr qu'une manif pacifique et pacifiste, c'est autre chose, mais la colère des anti-groupes anglophones de cet été est telle que, vraiment, elle frôle l'illogisme.

Bon, Nathalie Petrowski aborde un peu le sujet ici, en mentionnant que Simple Plan, Pascale Picard et Céline Dion font tous carrière internationale dans la langue de Men Without Hats, le fait demeure que, depuis 2003, à l'échelle mondiale, la musique canadienne est représentée par ses merdes extrêmes (Nickelback, Theory Of A Deadman, Sum-41, Avril Lavigne, Swollen Members - tous des bons Canadians provenant de l'ouest de Gatineau) et ses véritables artistes dont le travail de recherche est complexe et apprécié (Patrick Watson, Arcade Fire, The Dears, The Stills, The Nymphets, Wolf Parade, les Wainwright (Rufus et Martha), Melissa Auf Der Maur, et j'en passe - TOUS Montréalais.

Autant dans les années 70, c'était les Robert Charlebois, Offenbach et autres Harmonium qui éclairaient notre paysage culturel, autant de nos jours les Anglos de Montréal en sont les phares. On dit que la création et l'art en général se nourissent des douleur et des difficultés; les artistes sus-mentionnés la connaissent: ils vivent en minorité dans la seule vraie ville de leur province qui, elle, est la minorité de son continent. Ils sont une mise en abîme parfaite du monde dans lequel nous vivons tous, en ce nouveau millénaire.

Et il faudrait les refuser dans nos célébrations parce que, comme nous, ils ne 'fittent' pas dans leur environnement? Parce que comme nous, ils sont minoritaires?

Contrairement à leurs parents ou grand-parents, ces artistes de 30 ans et moins ont appris le français à l'école (grâce à la Loi 101); plusieurs, même, se feraient mieux comprendre de la communauté internationale que bien des Québécois pure-laine du fin fond des campagnes, parce qu'ils ont appris un français plus international et neutre à l'école, mais en nous côtoyant, ont aussi appris à apprivoiser notre accent distinct. Je me plais aussi d'ajouter que plusieurs d'entre eux écrivent leur français avec moins de fautes que la plupart d'entre nous.

Parlant de distinct, a-t-on déjà oublié que par deux fois nous avons perdu un référendum sur la souveraineté? Si on n'est pas capables de se convaincre soi-même du bien-fondé d'être maîtres chez soi, au lieu de blâmer ''l'argent et le vote ethnique'', ne devrions-nous pas convaincre l'autre majorité de notre province que, dans le fond, à part la langue, nous sommes tous disctincts, mentalement, du reste du Canada, du reste du continent, de par notre ouverture sur le monde, nos tendances gauchistes, notre côté égalitaire, notre nature à être contre la guerre non-fondée (celle d'Irak me vient en tête, alors que les manifestations étaient plus grosses à Montréal que dans le reste du pays, plus favorable aux invasions barbarres), pour la liberté plus que la sécurité...

Christ, les anglos du Québec, ce sont aussi des Québécois, ils sont bien plus proches de nous que des Torontois. Les Molson et les Bronfman, ce sont les premiers locaux qui ont pris leur destinée en mains aux dépens des Américains. Ils parlent notre langue - celle de l'auto-gérance.

Au lieu de s'en limiter aux slogans, il serait peut-être temps qu'on s'ouvre plus à notre propre monde qu'au monde extérieur, parce qu'à date, on semble porter des oeillères. On pourrait plutôt tenter de les convaincre du bien-fondé de nos intentions - celle d'assurer notre pérennité tout en habitant un pays où il fait bon habiter, où les enfants peuvent avoir une éducation qui a de l'allure, où les malades peuvent se faire guérir, où les élus ne parlent pas de rétablir la peine de mort ou contrer le droit à l'avortement, où on peut tenter de repousser encore plus loin les limites entre les gens et leurs droits, peu importe leur sexe, orientation sexuelle, origine ethnique, religion, opinion politique, langue maternelle.

En attendant, mon pays, ce n'est pas un pays où le français est la langue d'usage, c'est une bande de caves qui préfèrent se battre entre eux pour des conneries et qui acceptent de se faire dire ce qu'ils doivent faire par le premier ministre du pays voisin qui n'a même pas été élu majoritairement. Bravo.


ajout: Patrick Lagacé commente aussi, en fin de texte.

mercredi 20 mai 2009

Patrick Roy: Montréal ou Colorado (ou ailleurs)?

Excellente idée de Mathias Brunet, de Cyberpresse, ce matin, que de laisser les gens spéculer et donner leur opinion au sujet de Patrick Roy sur son blogue. La question, essentiellement, est de savoir: Patrick Roy, dans la LNH, à Montréal ou au Colorado (ou ailleurs)?

Ma réponse?

Montréal, c'est certain.

Roy carbure à la pression et au risque dans le seul but d'être le King. Et ça, demandez-le à Brian Burke, ça ne se fait pas dans un bled perdu même quand on y remporte un championnat; ça se fait dans une métropole, et c'est encore mieux quand on part de rien.

Dans les annales de la LNH, quand on pense Mark Messier, ce n'est jamais ses 5 Coupes avec les Oilers qui reviennent, même pas en photos, même pas la dernière, sans Gretzky (en fait surtout pas elle). Non, c'est dans le chandail des Rangers, en 1994. Patrick Roy, c'est pareil.

Roy à Montréal, c'est deux Conn Smythe et deux Coupes inattendues et la montée du meilleur gardien au monde. Roy au Colorado, c'est les Red Wings avec un meilleur gardien, c'est un Conn Smythe échappé à Joe Sakic, c'est une défensive où Rob Blake peut jouer sur le 2e avantage numérique, c'est une équipe d'étoiles qui devait gagner à chaque année et ne l'a fait que deux fois, c'est sept trophées Vézina à Dominik Hasek. Son seul fait d'armes aura été d'y battre les Devils de Brodeur en un 7e match en 2001 (la preuve, selon moi, de la supériorité de Roy).

Je ne sais pas pourquoi il est tant mal-aimé par les gens d'ici, surtout que les raisons pour lesquelles on lui en veut le plus, ses sautes d'humeur derrière le banc, sont exactement les mêmes raisons qui font qu'on a tant aimé Michel Bergeron et qu'on le voit dorénavant à chaque soir à la télé.

Donnez-moi quelqu'un qui ne digère pas la défaite, un passionné qui connaît la game de tout ses angles, un gagnant - n'importe quand. Oui, Carbonneau aussi avait gagné. Peut-être le meilleur avant défensif de tous les temps. Mais combien de Conn Smythe? Roy en a 3, un record. Plus que Gretzky, Béliveau, Howe, Messier, Jagr. Ça veut dire qu'il a fait la différence quand ça comptait le plus, le plus souvent. Et il préfère le faire quand les projecteurs sont sur lui.

Il mange du hockey, achète du hockey, en collectionne même.

Il a réussi à convaincre des joueurs et des parents convaincus que la LHJMQ n'était pas le bon endroit où jouer pour un jeune à y aller, dans sa plus grande ville, en plus. Il risque même d'être plus convaincant que Bob Gainey pour attirer les joueurs autonomes pour cette même raison. Et il réussirait sans aucun doute à rappatrier François Allaire pour montrer à nos gardiens comment vraiment bien garder les buts.

jeudi 16 avril 2009

La Fièvre Du Printemps

Bon post de Martin Itfor sur son blogue La Vie Est Une Puck, racontant son pèlerinage au Cimetière Notre-Dame-Des-Neiges, où reposent, sans necessairement avoir la paix, certaines légendes du CH dont Maurice 'Rocket' Richard et Doug Harvey.

Martin est un conteur-né, toujours à l'affût d'une anecdote perdue dont personne n'était au courant, ce qui fait de son blogue une perle à lire à chaque article et ce, même malgré les fautes d'orthographes et de grammaire qu'on peut y retrouver. Au pire, c'est ce qui fait son charme.

Il est aussi un personnage tellement affable et aimable que j'ai eu des dizaines et des dizaines de conversations avec lui, toutes en ligne, depuis quelques années déjà, sans jamais l'avoir rencontré dans la 'vraie vie'.

Un jour, peut-être... qui sait?

En attendant, le printemps est arrivé, il faut ranger nos bottes d'hiver, sortir les fantômes du Temple Du Hockey et, comme à presque tous les ans, faire rager les partisans des Bruins de Boston en leur infligeant une élimination hâtive des séries de la Coupe Stanley.

dimanche 1 mars 2009

Un Pas Dans La Bonne Direction

Ainsi donc, Marc-André Grondin a remporté hier soir le César du meilleur espoir masculin, à Paris.

Mille fois bravo. Ces soi-disant Oscars français ne sont pas faciles à gagner. Surtout quand on est étranger. Encore plus quand on est nommé dans la même catégorie qu'un autre comédien du même film, ce qui, habituellement, divise le vote.

On a redemandé à Grondin si cette victoire le ferait considérer aller habiter en France, et il a répondu être tanné des chambres d'hôtels et des valises et qu'il payait encore son condo à Montréal.

Croisons-nous les doigts: un condo, ça se vend assez bien, et il aura bientôt les moyens de s'en acheter un à Paris.

jeudi 5 février 2009

Quebecor Persiste Et Exige Que L'On Signe

Drôle d'histoire que celle du congédiement de Michel Vézina par Ici, journal hebdomadaire gratuit appartenant à Quebecor. Sans trop se le cacher, le journal admet du bout des lèvres que le chroniqueur littéraire a été remercié de ses services pour avoir refusé de céder ses droits d'auteur et droits moraux à son employeur, qui aurait alors pu, contre son gré et sans le payer davantage, publier ses textes dans d'autres publications appartenant au géant de la désinformation.

Comme, par exemple, dans le Journal De Montréal, actuellement en lock-out. Comme dans le Journal De Québec, lock-outé pendant deux ans. Même dans leurs revues à potins si besoin est et qu'un conflit de travail finit par y sévir.

Vézina ne voulait pas servir de scab, et a perdu son emploi à cause de ses principes. Au moins il peut se regarder dans le miroir sans avoir honte, contrairement aux cadres de l'empire de Pierre-Karl Péladeau, qui semblent inventer de nouvelles façons de berner les gens à chaque jour. Ils voudraient avoir 20 magazines et 20 journaux qui contiennent les mêmes textes que les gens achèteraient en plusieurs exemplaires et qui seraient analysés à deux stations de télévision et 20 stations de radio qui offrent la même programmation avec les mêmes animateurs pour ensuite pouvoir vendre le tell-all book autobiographique avec leur compagnie d'édition qui feraient de la promotion à leurs deux stations de télé et leurs 20 stations de radio et qui foutteraient les encarts publicitaires dans leurs 20 revues et 20 journaux pour ne finir que payer qu'une poignée de personnes en suçant tout l'argent de la province.

On croirait que la fin approche, que le fond du gouffre soit à la portée, que l'implosion ne pourrait tarder... mais ça empire à chaque semaine avec un nouveau scandale de contrat d'exclusivité et de cession de droits - parce que tout le monde qui manque de couilles les signent et se ferment la gueule, alors que dans une société de 7 millions d'habitants et des centaines d'artistes et seulement trois groupes médiatiques privés qui offrent de la visibilité en plus de la télé et la radio d'État, ce devrait être les créateurs qui auraient le ''gros boutte du batte'' comme dirait Stéphane Richer.

Mais pour faire son cash avec un peuple de brebis, faut bien que leurs modèles directs en soient aussi. C'est sûrement aussi la raison pour laquelle on ne voit pas Arcade Fire à TVA, pourtant un grand groupe à réputation internationale - parce qu'eux, non seulement ils ne se soumettront pas à ces âneries, mais ils peuvent aussi très bien s'en passer, de TVA et de Quebecor World, puisqu'ils jouent à la BBC et à Saturday Night Live et réussissent à bien vivre en dehors de notre simili-star-système miniature qui s'entre-mange, s'auto-récompense et s'accouple entre lui-même à temps plein.

Il en faut plus, des artistes qui ont un colonne vertébrale solide, des Jean Leloup hors normes et imprévisibles, des Colocs qui abordent des sujets et enjeux sociaux importants. Ça fait presque 10 ans maintenant qu'on vit dans un abîme de Sylvain Cossette et de Marie-Mai. Sacrament!

Au moins, il y a encore des journalistes qui se tiennent debout. Bravo, M. Vézina.

vendredi 23 janvier 2009

Les Québécois Et L'Argent

Ça n'a pas l'air de faire bon ménage. Ou peut-être est-ce seulement notre passion quasi-sportive, notre propension au chialage...

En tous cas, plus tôt aujourd'hui, Patrick Lagacé a écrit un blogue relativement informatif (quoique plus du genre ''revue de presse'' que ses textes habituellement plus drôles et sarcastiques) sur les négociations rompues au Journal De Mourial. Son ancien employeur, mais il n'y a aucun conflit d'intérêt, la sortie de la nouvelle prime, et si les journalistes ne pouvaient plus écrire sur les domaines qu'ils connaissent, ils seraient tous aussi mauvais que Franco Nuovo de toute façon.

S'ensuivit une série de commentaires ''virils'' et aggressifs sur les demandes exagérées des syndicats - surtout en ''période de crise économique'' - tous aussi prévisibles qu'aveuglément anti-travailleurs et pro-multi-nationale-qui-fait-donc-pitié (à laquelle je viens d'envoyer mon CV, d'ailleurs, pour écrire en anglais dans un hebdomadaire anglophone de Montréal que je ne nommerai pas mais qui parle de moi et de mon festival, UnPop Montréal, chaque année).

Les gens semblent oublier qu'on parle du même employeur qui a laissé ses journalistes en lock-out au Journal De Québec pendant, quoi, deux ans (?) pendant lesquelles le journal était quand même publié, avec des articles piqués aux autres journaux de la multinationale et aux agences de presse. Un patron qui part toujours en guerre contre ses employés dans l'espoir de créer un précédent juridique qu'il imposerait alors à tous ses employés.

Mais on a toujours chialé contre nos employés riches, jamais contre les employeurs. José Théodore, à 3 millions par année, c'était un pourri de la pire espèce, un traître, mais le Canadien de Montréal, lui, qui a les moyens de le payer autant parce qu'il amène à l'équipe des revenus dix fois plus élevés, c'est bien correct. En plus, le propriétaire est Américain, c'est normal qu'on lui appartienne, c'est dans nos gènes. Et on oublie que 3 millions, c'est pour 100 matchs, plus des dizaines d'apparitions publiques, 200 pratiques, et de l'entraînement sur-ou-hors-glace pour 300 des 365 jours de l'année (le commun des mortels, ici, travaille moins de 250 jours par an et son emploi se limite à aller au travail puis en repartir, pas y retourner 3 fois dans la même journée, des heures supplémentaire à la maison et visiter des enfants malades aux quatre coins de la province dans ses temps libres).

Là, la compagnie qui fait le plus d'argent et qui est la plus visible au Québec, qui nous sert des merdes à la télé, à la radio, en librairies, dans les épiceries avec leurs revues pour attardés mentaux et dans les journaux remplis de sang, de sexe et de sport (les 3 'S' du Succès!) - la compagnie qui est peut-être la plus abrutissante au monde auprès de la société qui la fait vivre - offre des conditions de travail bien en-deça du contrat de travail qui vient à échéance... et l'opinion publique est du côté des ''éleveurs de mongols'', comme le dit si bien la philosophe et critique sociale Stéphanie Ouellet??? C'est à n'y rien comprendre. Ou, en fait, c'est une preuve que leur travail de débilisation fonctionne trop bien.

Patrick Lagacé réplique bien dans son second blogue du jour, où il note la jalousie et l'envie des gens et explique très clairement au commun des débiles les raisons derrière le refus du syndicat de signer une telle entente suicidaire.


Il est surprenant de constanter que, cette fois, les commentaires sont généralement positifs, réfléchis et que les esclaves du patronat se font ou bien plus discrets sur ce billet ou sont enterrés par ceux qui expriment le bon sens.

Mais pour combien de temps?

J'y veille.


P.S.: désolé de n'avoir pas écrit autant sur mon blogue francophone que sur celui en anglais ou celui (trilingue) que je partage avec mon ami/correspondant pseudo-mexicain Alexandre Beaudoin-Duquettenous partageons notre point de vue sur l'avenir plutôt morbide de notre espèce et relevons certaines absurdités de la vie contemporaine... je n'avais aucune raison de négliger le blogue francophone, si ce n'est que j'ai l'impression de perdre ma capacité à écrire dans le langue de Steph Carse et Roch Voisine, capacité qui semble empirer et s'enfuir de jour en jour.