mercredi 20 mai 2009

Patrick Roy: Montréal ou Colorado (ou ailleurs)?

Excellente idée de Mathias Brunet, de Cyberpresse, ce matin, que de laisser les gens spéculer et donner leur opinion au sujet de Patrick Roy sur son blogue. La question, essentiellement, est de savoir: Patrick Roy, dans la LNH, à Montréal ou au Colorado (ou ailleurs)?

Ma réponse?

Montréal, c'est certain.

Roy carbure à la pression et au risque dans le seul but d'être le King. Et ça, demandez-le à Brian Burke, ça ne se fait pas dans un bled perdu même quand on y remporte un championnat; ça se fait dans une métropole, et c'est encore mieux quand on part de rien.

Dans les annales de la LNH, quand on pense Mark Messier, ce n'est jamais ses 5 Coupes avec les Oilers qui reviennent, même pas en photos, même pas la dernière, sans Gretzky (en fait surtout pas elle). Non, c'est dans le chandail des Rangers, en 1994. Patrick Roy, c'est pareil.

Roy à Montréal, c'est deux Conn Smythe et deux Coupes inattendues et la montée du meilleur gardien au monde. Roy au Colorado, c'est les Red Wings avec un meilleur gardien, c'est un Conn Smythe échappé à Joe Sakic, c'est une défensive où Rob Blake peut jouer sur le 2e avantage numérique, c'est une équipe d'étoiles qui devait gagner à chaque année et ne l'a fait que deux fois, c'est sept trophées Vézina à Dominik Hasek. Son seul fait d'armes aura été d'y battre les Devils de Brodeur en un 7e match en 2001 (la preuve, selon moi, de la supériorité de Roy).

Je ne sais pas pourquoi il est tant mal-aimé par les gens d'ici, surtout que les raisons pour lesquelles on lui en veut le plus, ses sautes d'humeur derrière le banc, sont exactement les mêmes raisons qui font qu'on a tant aimé Michel Bergeron et qu'on le voit dorénavant à chaque soir à la télé.

Donnez-moi quelqu'un qui ne digère pas la défaite, un passionné qui connaît la game de tout ses angles, un gagnant - n'importe quand. Oui, Carbonneau aussi avait gagné. Peut-être le meilleur avant défensif de tous les temps. Mais combien de Conn Smythe? Roy en a 3, un record. Plus que Gretzky, Béliveau, Howe, Messier, Jagr. Ça veut dire qu'il a fait la différence quand ça comptait le plus, le plus souvent. Et il préfère le faire quand les projecteurs sont sur lui.

Il mange du hockey, achète du hockey, en collectionne même.

Il a réussi à convaincre des joueurs et des parents convaincus que la LHJMQ n'était pas le bon endroit où jouer pour un jeune à y aller, dans sa plus grande ville, en plus. Il risque même d'être plus convaincant que Bob Gainey pour attirer les joueurs autonomes pour cette même raison. Et il réussirait sans aucun doute à rappatrier François Allaire pour montrer à nos gardiens comment vraiment bien garder les buts.