mercredi 30 novembre 2011

Lettre (Envoyée) À Richard Labbé

Finalement, on dirait que ça va devenir un blogue de correspondances...!

(mais non)

Donc, envoyé à Richard Labbé de La Presse, sous le titre ''faudrait lâcher le morceau'':
Cher Richard,

vous êtes mon chroniqueur/journaliste favori à la section des sports de La Presse. De loin, en plus, probablement.

Vous êtes parmi les seuls à avoir fait le virage ''entertainment + intelligence'', sarcasme, ironie et allusions à la culture populaire autre que sportive (Pearl Jam, Metallica!) à l'appui, comme les chroniqueurs américains de pointe - d'ailleurs, vous prenez des airs de certains d'entre eux, surtout ceux affectés au football, but I digress... - de tout le journal - et sans vouloir être méchant envers lui, vous le faites vraiment mieux que Patrick Lagacé.

Par contre, que vous parliez d'Andrei Markov dans chaque texte est non seulement plate et redondant, mais aussi inutile, gratuit et méchant. Il s'est blessé en fin novembre 2010, a été opéré en décembre, et on a parlé d'une absence de 10 à 14 mois, en disant qu'il reviendrait au jeu d'ici Noël 2011. À l'époque. De tourner le fer dans la plaie - j'imagine dans le seul but de susciter la rage des ''fefans'' et/ou de démontrer votre désaccord vis-à-vis la signature de son dernier contrat cet été - à chaque texte, deux ou trois fois par semaine, tanne. Énormément.

Contrairement à Réjean Tremblay ou même Matthias Brunet, vous n'avez pas le lectorat nécessaire pour ''faire rouler des têtes'' - trop peu de québécois sont assez intelligents pour vous suivre pendant 20 paragraphes.

En insistant de la sorte, malheureusement, vous passez plus pour un Jean-Charles Lajoie, un clown qui répète toujours les trois mêmes catchphrases, pour son seul plaisir parce que son public #1 se trouve dans sa tête.

Vous êtes trop bon pour ça. Il faut savoir quand s'arrêter, et pour le sujet de ''les nouvelles de Markov demeurent les mêmes'', c'était le 15 octobre. Ou au pire à son retour de Floride.

Sur ce, j'aime bien quand, après une éternité sans texte de votre part, vous revenez en force avec 5 textes en 2 jours, certains avec des paragraphes recyclés, mais quand même du bon stock.

Allez, au plaisir de vous lire demain,
 
Sébastian Hell
blogueur et musicien

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http://www.sebastianhell.blogspot.com
http://www.hellsvaluablecollectibles.blogspot.com

vendredi 25 novembre 2011

Lancement: 4 Minutes To Midnight

Mes amis chez 4 Minutes To Midnight - une revue littéraire plus souvent qu'autrement alliant poésie et mise en page, figures de style autant que typographie, lancent leur édition courante ce soir, plus bilingue qu'à l'habitude.

Aussi, cette fois-ci, la revue est dédiée à Expozine et la mise en marché de l'art indépendant au Québec; j'y ai contribué un texte en français, articulé autour de la musique. Par contre, mon texte s'est vu modifié quelque peu...

C'est donc sans complexe que je vous offre ici ma version originale, alors que vous pouvez commander la version abrégée et re-montée sur le site de la revue.


Le Québec, en tant qu’îlot majoritairement francophone dans un océan anglophone, est unique dans sa façon de voir la Culture, dans un pays où les deux peuples colonisateurs tentent tant bien que mal de se différencier culturellement des États-Unis.
Le Canada anglais a réussi à former des artistes qui se différencient de leurs compères américains de deux façons : en encourageant ceux qui en sont carrément différents (The Tragically Hip et Rush en musique, le Woodlands Style ou les Painters Eleven en peinture, le Vancouver School en photographie pour ne citer qu’eux) d’une part, et en s’hyper-américanisant de l’autre et faire des artistes canadiens-anglais des figures importantes aux États-Unis (Nickelback, Shania Twain et Céline Dion en musique, Michael J. Fox, Pamela Anderson et Jim Carrey au cinéma, Margaret Atwood et Douglas Coupland en littérature)- s’inspirer du star-système et l’infiltrer pour foisonner.
Au Québec, vu le contexte de la langue, les éditeurs se sont rassemblés pour s’entraider et créer une sous-culture (du point de vue nord-américain) qui deviendrait son propre star-système, avec une demi-douzaine de ‘gros’ éditeurs de livres, deux plus grandes compagnies de disques (Audiogram et Québécor) et un tout petit groupe de producteurs de cinéma qui engage toujours les mêmes visages, qui changent aux 10 ou 15 ans.
Le hic, c’est que tout cet ‘establishment québécois’ continue de se vendre comme étant des regroupements d’artistes indépendants, des petits travailleurs honnêtes pas trop riches, qui ne sont que des mouches comparées à leurs comparses américains, sauf que ce sont eux qui dominent la culture populaire, la radio, la télé, le cinéma, les salles de spectacles (surtout celles de plus de 100 places), les comptoirs à journaux… sans compter que Québécor est une grande entreprise d’envergure internationale qui tisse ses toiles dans la plupart des domaines économiques.
Et le reste de la Culture, celle qui n’est pas annoncée dans les épiceries, doit soit être considéré comme ‘la relève’ qui tente de percer dans ce marché, soit une culture vraiment, absolument indépendante, résolument en marge. En fait, plusieurs variétés de sous-cultures existent : quelques-unes tournées vers les Américains (punk hardcore, fanzines) ou vers les Européens (la musique métal et les films gore), la filière indie-rock à succès, les punks francophones, les poètes qui font plus de spectacles/lectures qu’ils n’ont de textes sortis en recueils…
N’empêche qu’on semble loin du Refus Global, qu’il ne se dégage guère d’unité, d’esprit de corps. Qu’on pense seulement au groupe punk The Sainte Catherines : leur leader, Hugo Mudie, a lancé sa propre compagnie de gérance, L’Écurie, qui en plus produit des spectacles et un mini-festival nommé le Pouzza Fest; un de leurs anciens membres, Wood Nadeau, promeut aussi des spectacles – d’abord seul, puis avec le collaboratif Mon Œil, devenu depuis L’œil du tigre, qui est avec le temps aussi devenu une maison de disques. Et bien que les deux clans collaborent souvent, à présenter des spectacles chacun de leur côté, ils se divisent le public-cible – pas seulement en argent, dont le montant est, avouons-le, quand même assez minime, mais surtout en gestion de temps. Qui a le temps d’aller voir deux concerts du même type par semaine alors que l’offre de divertissement à Montréal est presque sans limite?
Il y a aussi ce qui se produit entre les scènes différentes : la scène noise nouvellement implantée à St-Henri se rend moins souvent sur le Plateau ou dans le Mile-End; les salles du centre-ville ferment à vue d’œil, par dizaines, et celles qui demeurent sont trop grandes pour accueillir des groupes de moindre envergure et des projets plus osés. Les salles underground qui opèrent à la limite de la légalité se font fermer et celles qui demeurent se voient forcées d’opérer avec des budgets intenables, résultant en des factures salées qu’elles refilent aux groupes qui désirent s’y produire.

Il faudrait un organisme qui chapeaute toutes les scènes, presque bénévolement, afin de laisser libre cours aux artistes pour que ces derniers puissent s’occuper de faire ce qu’ils font de mieux : de l’art. Parce que créer est assez pointu en soi, et qu’après la création, vient la mise en marché et/ou la distribution de l’œuvre, qui elle non plus n’est pas qu’une partie de plaisir.

Mais aucune des grandes institutions ne veut en prendre charge : les ‘grands’ éditeurs préfèrent garder ceux qui font déjà partie de leur star-système; les ‘grands’ festivals préfèrent les artistes internationaux ou les ‘grands noms québécois’; les festivals de région n’en ont que pour les rockeurs de radio; et Pop Montréal est bien trop occupé à faire venir des oubliés des fins fonds des États-Unis qui n’ont pas fait de concerts depuis plus de 30 ans que de prêter l’oreille (et leur vitrine médiatique exceptionnelle) aux groupes émergents qui ne font pas partie de leur cercle d’amis.

Il faut dire que plusieurs musiciens, en jouant dans trois ou quatre groupes en même temps, trouvent eux-mêmes les moyens de se tirer des balles dans les pieds en multipliant l’offre d’entertainment (et par le fait même les demandes de subventions et les applications aux nombreux festivals et événements), en divisant le nombre de lieux d’exposition (en s’y produisant avec leurs groupes dits ‘secondaires’) et en étirant la patience de leurs proches, qui finissent par ne plus savoir où donner de la tête.

Et tout ça parce qu’il est dorénavant tellement facile de produire de la musique à rabais, soit en enregistrant live dans les locaux de pratique, en spectacle, ou chez soi sur un ordinateur – même un portable. Et ensuite, pour le sortir, il suffit de graver un CD-R encore dans son ordi, ou de convertir en mp3 et l’envoyer à tout le monde.

Par contre, ce qui est compliqué, c’est de sortir de sa scène, de son noyau d’amis et d’irréductibles, de propager son message à un plus grand nombre d’oreilles. C’est là que de converger les scènes, de collaborer entre groupes, genres, promoteurs et labels pourrait profiter à plusieurs groupes - surtout dans une ville cosmopolite, culturellement vivante, curieuse et dépensière comme Montréal.

Parce que si une revue est limitée par son tirage (physique, elle n’a aucune limite numérique, évidemment), il n’en est rien de la musique qui, elle, se retrouve déjà en mode internet de nos jours et qui, plus souvent qu’autrement, tire sa force d’être entendue en direct, en concert, de la communion directe entre le public et l’artiste.

Et je persiste à croire qu’une ville comme Montréal peut très bien abriter autant de salles de spectacles aujourd’hui qu’en 2009 (on en compte une soixantaine de moins à l’heure actuelle), et qu’elles peuvent toutes être pleines – et que tous pourraient y trouver leur compte.

C’est d’ailleurs pourquoi j’organise chaque année UnPop Montréal – pour donner aux artistes une plate-forme où se présenter, où expérimenter, où s’amuser. Des spectacles gratuits pour inciter les gens à découvrir les perles rares qui ne demandent qu’à s’exprimer.

Parce que comme le dit si bien Wood Nadeau :

''La beauté de faire de la musique en ce moment, c’est que l’Industrie n’est plus en contrôle de la situation, nous le sommes. Et si l’Industrie tombe ou meurt, nous demeurerons actifs, parce que nous n’avons pas peur de perdre de l’argent, tant qu’on s’amuse comme des fous pendant ce temps-là.''

Le plaisir de créer d’un côté, le plaisir d’écouter de l’autre. Le retour à la case départ, à l’essentiel. Dire qu’on s’est laissé dire qu’on avait besoin de plus que ça pendant 50 ans…

Événement Facebook, pour ceux que ça intéresse.

Lettre ouverte à Gérald Tremblay

Suite à l'expulsion des Indignés du Square Viger, j'ai écrit cette lettre au maire de Montréal Gérald Tremblay:


(vous pouvez faire de même au maire@ville.montreal.qc.ca ou au geraldtremblay@ville.montreal.qc.ca)

Cher maire Tremblay,

je me rappelle d'une époque où il faisait bon vivre à Montréal.

Les transports publics passaient régulièrement, les rues étaient solides - lire sans nids-de-poule - et les trottoirs étaient beaux. Il n'y avait pas autant de graffitis laids, et beaucoup plus d'arbres. Les policiers n'avaient pas des airs de boeufs et dialoguaient avec les gens dans la rue (jeunes, vieux, passants, cyclistes).

S'il y avait corruption systématique dans les pouvoirs publics, c'était pas mal mieux caché qu'aujourd'hui. Montréal respirait la Culture, le bonheur, la joie de vivre.

Et tout le monde avait une histoire du genre ''mon oncle s'est chicané avec sa femme, il est allé coucher dans le parc pour le nuit''.

Or, semble-t-il que ce temps est révolu. Dorénavant, non seulement il s'y ferait expulser, il aurait aussi une amende et se ferait probablement tabasser en plus.

Les parcs sont un espace public. A-t-on si peur des itinérants qu'on doive les fermer à la même heure que les dépanneurs arrêtent de vendre de la bière, sinon avant? Ça ne peut pas être une question de sécurité, parce que ce n'est pas comme si les forces de l'ordre les arpentait à toute heure du jour, donc la nuit, ça devrait être pas mal pareil...

Ce qui m'amène au mouvement Occupy, les soi-disant indignés.

Ils ont une bonne cause, ils ne foutent pas le bordel, jouissent d'une attention médiatique internationale, règlent leurs problèmes à l'interne... pourquoi les expulser plutôt que les aider? Parce que les Américains sortent les leurs par la force? Il serait tellement plus simple et rentable pour la Ville de leur fournir balais et sacs de poubelles et leur demander de tenir l'endroit propre s'ils veulent rester - le square serait le coin de rue le moins crotté en ville. Avoir l'air de les soutenir améliorerait beaucoup plus l'image internationale de Montréal que, disons, un weekend de Nascar où les touristes viennent voir nos cônes oranges - et les travaux publics seraient faits, à moins de frais.

En 2011, la répression devrait être le dernier moyen utiliser pour enrayer un problème - tous les intervenants dans tous les domaines vous le diront; papa et la ''strappe'', c'est une époque révolue.

Bien en vous même si mal vous en a pris,


Sébastian Hell
auteur, musicien, citoyen

vendredi 11 novembre 2011

Crisse De Caves

Les lecteurs les plus assidus noteront que, récemment, j'ai beaucoup plus souvent répondu à des textes de Marie-Claude Lortie que de Patrick Lagacé.

Les raisons sont fort simples: Lagacé écrit beaucoup moins, et quand il le fait, il écrit moins de conneries. Lortie, elle, écrit des chroniques et des blogues qui font réfléchir. Qui me font réfléchir, du moins, car il semble que la pauvre en endure des vertes et des pas pures.

Sérieux. En 2011. Au Québec.

Sacrament.

On n'est pas sortis du bois.

Notons qu'elle mentionne que ce n'est pas mieux ailleurs; vrai, sauf qu'ici, généralement, je m'étais habitué à ce qu'on soit en avance sur les autres vis-à-vis les droits et le respect de tous: minorités visibles, homosexuels, femmes.

C'est ben beau les jokes de mon'oncle, mais faut montrer que c'est une blague; sinon, on devient le con qu'on imite. Et ça, c'est moins drôle pour tous.

vendredi 4 novembre 2011

Saumon Et Poisons




Dans le même ordre d’idées que ma chronique sur la bouffe du mois dernier, j’ai eu un léger mal de cœur en lisant le texte d’aujourd’hui de Marie-Claude Lortie (oui, encore elle!) qui traite des poisons utilisés par les pisciculteurs éleveurs de saumons, qui tuent les homards et crustacés dans le seul but de nous donner un plus grand nombre de poissons de moins bonne qualité.

Et, puisque ces élevages se font en mer (alors qu’une piscine géante ou, au pire – et le mot ''pire'' y prend ici tout son sens – un lac artificiel aménagé avec un ruisseau qu’ils pourraient remonter pour frayer et renouveler l’espèce ferait autant l’affaire), on pollue l’océan pour une cause, somme toute, assez futile.

En plus de la quantité inimaginable de petits poissons qu’on utilise pour les nourrir.

De quoi se questionner sur la pertinence de manger de ces saumons-là…