lundi 28 septembre 2009

Pierre Falardeau: Repose En Paix

Le 25 septembre 2009 s'est éteint un Pierre Falardeau rongé par le cancer, entouré de ses proches.

Les réseaux de télévision ont perdu une grande gueule prêt à tirer à boulets rouges sur tout ce qui bouge; les cinéphiles ont perdu un des grands raconteurs, capable d'exprimer son art (et de s'exprimer au travers lui) tant par le ridicule (Elvis Gratton) que le très sérieux (Le Party) et l'historique (15 Février 1839, Octobre), autant par la fiction que le documentaire (Le Steak, Pea Soup).

La plupart de ceux qui ont commenté sa mort ont voulu attirer l'attention sur le polémiste en prenant le soin de dire qu'ils n'allaient pas parler du polémiste, justement, mais de l'artiste. Marc Cassivi en est l'exemple le plus clair. Je crois que c'est Michel Foucault qui disait que la meilleure façon de faire penser à quelque chose était de dire qu'on allait éviter le sujet...

Et, justement, Falardeau aura choisi d'être ''le gars qui parle en joual'', qui parle de souveraineté avec des propos parfois incendiaires, qui se réjouit de la mort de ses adversaires (le fameux ''Salut, pourriture'' à Claude Ryan), toujours prêt à se montrer à la télé pour une déclaration-choc.

Pourtant, il était un homme très bien éduqué, formé au Collège De Montréal (où il a rencontré son ami et allié Julien Poulin), prof d'anthropologie à ses heures, capable de citer autant de poètes comme Pablo Neruda et Gaston Miron que de grands cinéastes comme Fellini et Chaplin (leurs écrits et leurs déclarations, pas seulement leurs films), fort d'une culture générale impressionnante.

L'ironie Falardeau, c'est qu'il fut le meilleur porte-étendard de la cause souverainiste; son charisme était indéniable, ses connaissances historiques furent sans pareil, La Cause se portait mieux avec lui comme tête d'affiche que des avocats sans pouvoir d'attraction comme Bernard Landry, ou des personalités aussi colorées mais sujètes à des débordements comme Jacques Parizeau, ou des traîtres comme Pauline Marois - mais son parler a fait en sorte d'en aliéner plusieurs.

La soi-disant ''option souverainiste'' a perdu tant de plumes en moins de quinze ans, alors qu'on est passés à quelques centaines de votes de gagner le référendum de 1995 à la situation actuelle, où malgré un gouvernement libéral au provincial à son troisième mandat et un gouvernement conservateur à Ottawa, la cote de l'indépendance dépasse à peine les 30%. Bien sûr, on ne peut blâmer Falardeau (du moins pas uniquement) pour cette baisse, mais il suscitait depuis quelques années plus de réactions négatives que positives à chaque fois qu'il prenait la parole sur la place publique, que ce soit quand il traitait David Suzuki de ''petit japanouille à barbiche'' ou en brandissant un drapeau du Hezbollah pendant une manifestation, ou seulement quand il réitérait sa position politique.

Le Devoir, par contre, a bien réussi à cerner non seulement le personnage, mais aussi le combat qu'il menait, résumé en une phrase pourtant courte et simple:
Pour comprendre la colère de Pierre Falardeau, il convient de se rappeler que les peuples ne meurent pas deux fois. La première fois est la bonne.
J'ajoute une citation de Falardeau-même, tirée de son livre ''Les boeufs sont lents mais la terre est patiente'':
L'histoire nous enseigne que la défaite de 1760 marque le début de l'occupation militaire de notre territoire. La défaite de 1837-38, elle, marque le début de notre mise en minorité collective et l'annexion définitive de notre pays, annexion préparée par le Union Act de 1840 et consacrée par le système néocolonial de 1867. Car c'est bien de cela qu'il s'agit : notre pays a été conquis par la force et annexé par la force. Et ce système féroce d'exploitation coloniale puis néocoloniale dure encore. Il dure depuis 238 ans.
Et pourtant, le peuple n'en était pas mort. Pas encore.

Mais avec la gueule de Falardeau qu'on ne verra plus dorénavent sur nos écrans qu'en reprises et alors qu'aucun porte-parole de La Cause n'a les qualifications pour être aussi vocal pour la défendre, la mort semble approcher à grands pas.

Surtout avec Richard Séguin qui fuit les médias comme la peste, Richard Desjardins qui est de plus en plus vu comme un écologiste zélé plutôt qu'un artiste, avec des 'stars' de la pop qui n'ont rien à dire sur aucun sujet social (Sylvain Cossette, Marie-Mai, Éric Lapointe, Pierre Lapointe, Jonas, Andrée Waters et tous les autres Académiciens sans vie ni authenticité de l'Empire Péladeau ou d'un autre qui tente de prendre sa place), avec les vieux comme Paul Piché qui s'occupent plus de leurs spectacles au Casino et de faire de nouvelles versions en duo de leurs vieilles tounes plates que de Société, il ne nous reste que les politiciens corrompus du PQ dont nous sommes blasés qui parlent encore, parfois, de l'indépendance, et même là, c'est souvent du revers qu'ils en glissent un mot, de peur que ça leur coûte une élection.

Non seulement la conviction semble manquer, mais les couilles aussi. Et pour ça, Falardeau n'avait pas le droit de mourrir. Le risque que nous le suivions sont trop gros.

Pour me sortir du chemin
Qui me conduit dans la poussière
Qui me retient et me fait taire
Le long des saisons sans lumières

Pour me sortir des sommeils
Qui vont mentir jusqu'à offrir
Des paradis qui n'étaient rien
Que terres brûlées sans lendemains
- Richard Séguin


Je vous laisse sur un bout de documentaire mentionné plus haut, Pea Soup, dans lequel, par une simple entrevue avec un petit garçon, Falardeau s'attaque à l'américanisation de son peuple et le manque d'éducation ( les deux par la phrase ''le Kentucky, c'est dans l'est, su'a rue Sainte-Catherine''), le manque de vision pour l'avenir (''je vas être chauffeur de camion comme mon père''), et des idées qui frôlent le conservatisme actuel à Ottawa (''je crisserais les écoles à terre, pis les vieilles maisons, je les démolirait'')...


jeudi 24 septembre 2009

Militarisme Et Convictions

Il y a longtemps, presqu'un an, j'avais commencé à écrire une chronique sur le Jour Du Souvenir, le jour-même où on le fête, en novembre dernier je crois. Mais je ne l'ai jamais terminé. Parce que... parce que...

Parce que.

J'aurais abordé ce que j'en pense, moi, de la guerre, ce que je vois comme utilité première à l'armée, comment ça me touche qu'il y ait presque chaque jour des morts inutiles de gens qui auraint pu être plus utiles dans des rôles semblables à l'intérieur de nos frontières.

J'aurais parlé de mon grand-père qui a été dans l'armée, qui est allé en Corée mais, surtout, qui a fait son devoir pendant la Crise d'Octobre même si ça allait à l'encontre de ses convictions les plus profondes, à cause de son seul sens du devoir.

Mais je ne l'ai pas fait. Du moins, pas encore.

Patrick Lagacé a, lui aussi, semble-t-il, eu un débat intérieur et décidé de ne pas aborder le sujet sous un angle qui porte matière à réflection. Il affirme en avoir parlé au rédacteur en chef de Voir Québec, David Desjardins, qui, lui, l'a écrit son texte.

Bon, aucun des deux n'aborde le sujet exactement du même angle que moi, mais tous les trois, quelque part entre l'introduction, le sujet principal et la conclusion, trouvons qu'il est salement con d'envoyer des gens se faire tuer à l'étranger dans le seul but de démontrer qu'une poignée de main, jadis, entre deux hommes politiques, vaut encore l'entente qui l'a incitée.

Parce que le Canada est l'Allié des États-Unis, et qu'ils croient que l'Afghanistan est responsable des événements du 11 septembre 2001 et leur ont déclaré la guerre, il fallait y aller. Le gouvernement a été renversé en quelques semaines, mais il faut y demeurer parce qu'il s'y trouve encore des insurgents qui veulent les remettre au pouvoir.

Ça fait sept ans.

Mettez-vous à leur place: rarement sommes-nous d'accord avec les décisions de notre gouvernement fédéral, et rarement sommes-nous mis au courant des personnes qu'ils engagent pour faire du boulot sale et borderline illégal. Admettons qu'un autre pays accuse notre gouvernement d'avoir orchestré un coup sale chez eux; nous aurions beau être en total désaccord, nous ne pourrions rien faire avant les prochaines élections - de toute façon, le gouvernement a l'armée et la GRC pour se défendre si on veut s'en prendre à eux.

Bon, là, le pays outré nous envahit et fait tomber notre gouvernemet puis, après, organise des élections où il nous offre le choix entre deux marionettes qui vont être ben ben fins avec eux. Nous votons, ils ont leur puppet, mais les tabarnak, ils restent. Et amènent leurs amis. Pendant sept ans! Et ils nous volent notre eau, nos forêts, nous coupent l'électricité entre 20h et minuit pour alimenter leurs bases militaires. Et l'armée ne peut rien contre eux parce qu'ils travaillent ensemble - et le premier ministre a été mis là (et choisi) par eux.

Même les moins cons seraient tentés de prendre les armes et s'insurger.

Et c'est ce que plusieurs font, et des fois, même avec moins de moyens et d'entraînement, il y en a des 'chanceux' qui réussissent à percer les murailles et dispositifs de sécurité de nos bons soldats, et des compatriotes à nous meurent, à des milliers de kilomètres de tout ce qui leur tient à coeur.

Le but d'une armée, c'est d'avoir une force pour se défendre. Pour résister à l'envahisseur.

Les Canadiens-Anglais ne l'ont jamais compris. Ils utilisent l'armée pour déblayer les rues de Toronto quand il neige trop l'hiver. Et le grand Lester B. Pearson... c'est lui, gagnant d'un prix Nobel de la paix (faut dire que George W. Bush et Tony Blair en ont obtenu un, également, juste avant d'envahir l'Irak), qui a eu l'heureuse idée d'utiliser des gens dont l'entraînement consiste à tuer des gens et les mettre dans un contexte où il ne doivent pas se battre mais, plutôt, garder la paix. D'où les Casques Bleus. Ça a marché, un certain temps. Pour des missions courtes.

Mais pour des missions plus longues, en Somalie, par exemple, les militaires qui le sont pour les mauvaises raisons, les tueurs stéroïdés, par exemple, ou juste les dangeureux, ben eux aussi ils y sont, et ils sont souvent incontrôlables, ce qui fait qu'on a pu retrouver des garçons locaux, nus, attachés à des arbres, saignant de partout, ayant été torturés et violés... pour le fun. Et l'armée d'excuser ces soldats plutôt que de les punir, ce qui du coup enlève toute crédibilité à la majorité d'entre eux qui savent bien se comporter.

Se défendre, donc. Défendre nos frontières, nos réserves d'eau, nos richesses naturelles, nos peuples. Se préparer, comme les irakiens, à une guerre normale (de personne-à-personne et de technologie-à-technologie) mais aussi se préparer à devoir agir en guerillas si le gouvernement tombe, à utiliser toutes les tactiques et techniques apprises pour reprendre le contrôle et, encore une fois, défendre la patrie.

Parce qu'au nombre effarant d'accusations internationales (parfois, comme en Irak, absolument fausses), au climat politique mondial actuel, avec les ressources naturelles qui se font rares partout sur terre, avec notre calotte polaire qui fond et qui, même si elle est sur notre territoire selon toutes les cartes mondiales se fait contester par la Russie et les États-Unis, c'est ici que nous avons besoin de nos militaires.

Le plus tôt possible.

Parce que c'est ici qu'on en a besoin, et c'est en faisant leur job ici qu'on n'aura pas le choix d'admettre qu'ils sont des héros, quoiqu'en pense Lagacé.

mardi 22 septembre 2009

Le Cinéma D'Auteur Se Meurt Au Québec

En janvier, quand ils ont annoncé la fermeture du complexe de cinéma Ex-Centris, pratiquement le seul lieu dediffusion de film d'auteur qui se respecte toujours au Québec (le Cinéma Du Parc n'a pas été lavé depuis les années 90 et le Beaubien affiche des films 6 mois en retard, faites pas chier), j'avais écrit un texte (qu'évidemment je ne retrouve plus) qui annonçait la mort du film d'auteur dans mon coin de pays, du moins en salle, du moins pour un temps.

Oh, les 'experts' prédisaient une baisse de ''un pourcent'', surtout pour les films d'auteurs français (les plus plates d'entre tous), les faisant chuter de 6 ou 7% des ventes totales de billets de cinéma vers environ 5%, mais rien de dramatique.

Hors, voilà que le charmant Marc Cassivi livre, sur Cyberpresse, sa plus longue chronique de l'année, qui nous apprend, et je cite:
Du 1er mai au 10 septembre, le cinéma français n'a compté que pour 1% du box-office total du cinéma projeté en salles au Québec, selon les statistiques dévoilées cette semaine par Cinéac.
Et pour tout mettre en perspective:
Jeudi, l'Observatoire de la culture de l'Institut de la statistique du Québec révélait que le taux d'occupation des salles de cinéma québécoises était à son plus bas depuis 25 ans (11,4%) en 2008.
Donc, non seulement le pourcentage est moindre (plus de cinq fois moins, en fait), mais il l'est d'un chiffre de base qui est lui aussi en baisse - en fait, ridiculement bas.

Que le taux d'occupation des salles soit quasi nul, on peut comprendre: quand des complexes de 12 salles ne mettent à l'affiche que les mêmes trois merdes américaines en version française traduit en France, il faut s'attendre à ce que les gens évitent de payer 10$ le billet (sans compter les boissons et friandises, le stationnement, les frais de garde pourc eux qui ont des enfants...) et préfèrent rester chez eux à regarder des DVD loués, à moins de 10$ pour 4 films pour 5 jours - donc s'il y a merde dans les quatre, on l'arrête et en regarde un autre à la place. Surtout que les chiffres de ventes des écrans plasmas a quadruplé depuis un an et demi... on se retrouve avec une meilleure définition, un volume qu'on peut régler, les meilleures sièges dans la salle, et quatre films pour la moitié du prix d'un seul - et une bouteille de 2 litres de Pepsi à la moitié du prix d'un verre...

Alors il est où, le problème?

Il est partout en ce qui a trait aux films en salle. On peut commencer par n'importe quel bout, mais commençons par le point de vue du cinéphile: ça coûte trop cher pour voir un film de piètre qualité.

Le film est nul parce que ceux qui les achètent pour les diffuser ne veulent pas prendre de risques et veulent avoir des films que toute la famille voudra (potentiellement) voir; il est meiux, en effet, pour eux, de s'acheter les droits sur un navet de Disney qui peut-être remplira leur salle pendant une fin de semaine que de s'assurer de la remplir à moitié pendant deux semaines consécutives avec un film d'un auteur reconnu par les cinéphiles.

C'est pour ça que ce sont ces films-là, et les grosses merdes américaines en général, et ceux qui suivent les modes (horreur en 2008, comédie en 2002, action/comédie en 1998) qui sont poussés par les distributeurs.

Mais aussi parce que les studios s'en tiennent aux recettes pré-établies plutôt qu'à l'originalité pour vendre leurs films. C'est par chance qu'un de leurs films sera: 1. bon; 2. vu; 3. acclamé et apprécié; 4. retenu pour certains prix. S'il gagne, là on le re-sort, on le mousse; sinon, on l'oublie et on passe à Iron Man 2 ou Spider-Man 4.

La chaîne est longue, et toutes ses parties sont rouillées. Et à la toute fin, le spectateur, en plus, est roulé. Et il est tanné.

Un film, à la base, c'est une idée. Bonne ou mauvaise, mais une idée, mise sur papier. Quelqu'un la lit, la trouve bonne (ou voit des façons de l'améliorer) et décide de la transformer pour la porter à l'écran et y raconter l'histoire. Soit cette personne-là finance l'idée, ou elle trouve quelqu'un qui le fera. Ensuite, on bâtit une équipe qui sera chargée de rendre ce rêve une réalité.

Déjà là, plusieurs visions entrent en ligne de compte qui pourraient obstruer (ou prostituer) la vision première de son créateur. Ne serait-on donc pas mieux de seulement commencer avec les bonnes idées à la base, au lieu de répéter celle qui a fonctionné une, deux, trois fois? Parce qu'un bonne idée surprend et amène à réfléchir; une idée recyclée, au mieux, divertit, mais risque encore plus de stagner, faire perdre sont temps, d'ennuyer...

Va falloir que ces méga-entreprises qui dirigent toutes les étapes de la fabrication à la distributions des films cessent de prendre le monde pour des caves et leur donne du divertissement de qualité avant de chialer qu'ils se font déserter...

jeudi 17 septembre 2009

Vie De Quartier...

L'Adulescente, blogueuse que j'ai découverte il y a près d'un mois mais qui roule sa bosse depuis au moins novembre, y va d'un post le fun aujourd'hui, potinant sur ses voisines, dont une coiffeuse un peu slotte.

J'ai tellement aimé que j'en aurais pris sur au moins 5 autres voisines.

Une prochaine fois, peut-être?

jeudi 3 septembre 2009

La Langue Maternelle

Maudite La Presse, encore à me voler mes opinions. Cette fois-ci, c'est Marie-Claude Lortie qui a raison en parlant du très probable futur débat sur la langue maternelle au Québec - et surtout à Montréal.

Surtout quand on tient compte des propos alarmistes et, ma foi, paranoïaques de Bernard Landry sur les Cégeps francophones - plus précisément, obliger les enfants allophones à s'inscrire à l'école en français après le secondaire, une idée, en soi, pas si mauvaise.

Il est vrai que les Cégeps francophones ont besoin d'aide: nos jeunes hommes n'y vont plus, et les allophones choisissent les (moins nombreux) Cégeps anglophones et Collèges, et on se retrouve avec des dizaines d'étalissements en manque d'étudiants - eux qui étaient déjà en manque grave de financement.

Mais obliger ainsi les jeunes qui, maintenant, parlent déjà français (étant à l'école en français depuis la maternelle) par une loi quand, enfin, les résultats de la Loi 101 se font sentir juste en regardant cette belle jeunesse se promener, même dans les transports en commun, en parlant notre langue...

Justement, on les voulait de notre bord. On voulait les prendre et les former et leur donner des emplois, et ça marche pour eux (on repassera pour les médecins et profs haïtiens qui conduisent toujours des taxis parce qu'ils ont étudié dans leur pays d'origine - mais pour les jeunes qui ont tout appris ici, ça marche).

On voulait les intégrer à notre société, ça a marché.

Mais ce n'est pas à coups de lois qu'on va leur montré le côté distinct de la société qu'on se souhaite tous, c'est en vivant ensemble, bâtard! La Loi, on l'a déjà. Elle est appliquée à la lettre (parfois trop, par exemple chez les tenanciers de bars où l'anglais tient 46% de l'affiche, un pourcent de trop!) et commence enfin à démontrer son utilité dépassé celle, évidente, de la survie de notre Culture. On en est à son épanouissement.

Et là, il faudrait tout scrapper ça, selon Landry?

Le texte de Lortie tue cette vague, ce courant de pensée dans l'oeuf, en retournant - et en s'adressant - aux enfants, en leur demandant la quetion, toute simple, de la langue maternelle. Qu'aucun ne peut identifier.

Il est là, l'avenir du Québec.

Avec le temps, ces ti-culs là apprendre à connaître leurs origines, leurs racines, et s'en serviront pour faire évoluer, avancer, briller le Québec. D'ici là, ils font ce que tous les enfants font: ils jouent, ils parlent, ils apprennent. Et ils le font en français. Ils sont comme nous, avec nous.

Et plus on leur fera sentir, plus ils seront ''nous''.

Nous avons la chance d'être le seul melting-pot culturel qui marche au début du millénaire, et en plus, il se base sur une société bâtie, réellement, avec les idéaux irréalistes et irréalisables des années 60 de sociale-démocratie. Et malgré cela, il s'en trouve qui ont peur d'y perdre notre culture!

Pourtant, on dit qu'ils représentent 44% des familels montréalaises, que les francophones sont 36%, et les anglos de souche 20%. pensez-y: 44% de l'île qui parle la même langue que 36% de l'île, qui montre, en même temps, aux irréductibles des 20% restants (ceux qui habitent ici depuis la Bataille Des Plaines, mettons, et qui peuvent à peine dire ''bunjuuuurr'') que ça ne fait pas mal, s'acheter un T-shirt en français...

Come on!

Un pays qui se forme par la guerre tombe par la guerre.

Un pays comme le nôtre, il y en a seulement eu dans les légendes et les contes.

Oui, les héros y meurent à la fin (tués par ceux qui se forment des pays violents), mais leur histore demeure, parce qu'on peut brûler une Bibliothèque Nationale pour éradiquer une Culture, mais on ne peut pas tuer les Rêves.

(moi non plus, je ne voyais pas ce texte-là aller dans cette direction-là...)